La liste est longue des informations qui montrent que l’intervention militaire en Libye est un intervention programmée pour lequel la sécurité des civils libyens n’est qu’un prétexte. Je renvoie le lecteurs à mes différents post sur ce sujet, ainsi qu’aux innombrables articles disponibles sur le web. Je n’ai pas à préciser qu’il faut les chercher ailleurs que sur les sites des medias classiques, qui dans cette histoire montrent une nouvelle fois la dérive orwellienne dans lesquels nos démocraties sont d’ores et déjà engagées.
La dernière astuce en date des promoteurs de cette guerre est de tenter de détourner la résolution 1973 en envoyant des troupes au sol sous prétexte de protection des actions humanitaires à destination des civils.
C’est ainsi qu’est né le projet “Eufor Lybia” un projet porté par l’Union Européenne visant à encadrer des interventions humanitaires par des troupes d’élite.
Flairant le coup fourré, l’Allemagne a soutenu ce projet, dans la mesure où aucune intervention ne devait être entreprise sans la demande expresse de l’OCHA, le bureau de l’ONU chargé de la coordination des affaires humanitaires. L’Allemagne a fait de ce mécanisme la contrepartie de son accord au projet “Eufor Libya”, elle a été suivie en cela par l’Irlande et la Suède (lire ici).
Le subordination de l’intervention de l’Eufor Libya à une demande de l’OCHA permet de s’assurer qu’elle répondra bien a un besoin humanitaire et non pas à une volonté de faire débarquer des troupes européennes sur le sol libyen.
Le montage intervention humanitaire + troupe armée devrait faire dresser les cheveux sur la tête à tout responsable d’ONG et la réaction de l’OCHA ne s’est pas fait attendre par le biais d’une lettre de Valerie Amos, responsable de l’OCHA à Catherine Ashton, Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères.
Dans ce courrier, Valérie Amos explique que : “Nous ne voulons pas compromettre notre capacité à fournir l’assistance humanitaire à toute la population dans le besoin en étant perçu comme associée à des opérations militaires”, un rappel salutaire sur le B-A-BA des interventions humanitaires.
Elle ajoute plus loin que : “Actuellement, l’assistance humanitaire est en train d’atteindre les populations touchées à Misrata et dans d’autres zones de Libye, sans assistance ou soutien militaire”.
Il faut ajouter à ces informations que depuis hier un couloir humanitaire à été ouvert par le PAM (Programme Alimentaire Mondial) en direction de Misrata. Ce couloir a pu être mis en place en collaboration avec le croissant rouge libyen et en accord avec le gouvernement de Kadhafi (lire ici).
Voilà donc un drôle de dictateur sanguinaire qui choisit de nourrir les populations qu’il est censé massacrer !
En tous cas, voilà enfin un peu de bon sens dans ce désastre, et la tactique de détournement d’actions humanitaires au profit d’une invasion militaire semble pour l’instant avoir échoué. Reste à voir ce que la bande à Sarkozy-Obama-Cameron va imaginer maintenant pour arriver à ses fins. Le pire n’est peut être pas encore arrivé.