Le nombre de femmes enceintes admises à l'hôpital avec de graves nausées et vomissements au cours de ces 20 dernières années aurait été multiplié par 3. Car, du moins au Royaume-Uni, terrain de cette analyse, les médecins ne « sauraient » pas bien traiter ces nausées matinales chez la Femme enceinte. Un consensus s'impose entre plusieurs protocoles de prise en charge, le britannique, l'américain et le canadien, d'autant que près de 30% des femmes enceintes seraient sévèrement concernées. Une analyse publiée dans la revue scientifique Obstetrics & Gynaecology qui préconise une prise en charge dès les premiers symptômes et l'association de 2 médicaments.
Cet article présente l'avis d'experts de deux médecins généralistes qui ont examiné la prévalence des nausées pendant la grossesse et la manière dont elles sont gérées, en établissant des comparaisons entre leur prise en charge au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Canada. Cet article met aussi en lumière la nécessité d'une étude plus approfondie et d'une discussion sur les traitements sûrs et efficaces contre les nausées et les vomissements de la grossesse. Cette analyse basée sur les statistiques hospitalières montre aussi que le nombre de femmes admises à l'hôpital avec ces nausées matinales a beaucoup augmenté au fil des années.
Roger Gadsby, médecin généraliste et professeur agrégé, et Tony Barnie-Adshead, un ancien médecin généraliste, ont analysé les études publiées sur les nausées et vomissements sévères de la grossesse et comment et si elle doit être traitée avec des médicaments. Les nausées et vomissements toucheraient jusqu'à 30% des femmes enceintes.
Jusqu'à l'interruption de grossesse ? Ils expliquent que, pour certaines femmes, les symptômes sont si intolérables qu'elles pourraient aller jusqu'à choisir une interruption de leur grossesse en cours. Ils justifient cette assertion avec les statistiques d'avortement au Royaume Uni depuis 2002: Entre 1979 et 1992, on comptait entre 25 et 59 avortements légaux pour "vomissements de la grossesse" en Angleterre et au Pays de Galles, entre 1992 et 2001, on en comptait entre 15 et 37 en Angleterre.
Environ 80% des femmes ont un certain degré de nausées et de vomissements pendant la grossesse. Entre 0,3 et 1,5% ont des symptômes graves au point de devoir être hospitalisés. Ce type d'hospitalisations est en augmentation, ainsi, en 2006-7 plus de 25.000 femmes ont été hospitalisées pour un diagnostic primaire de vomissements pendant la grossesse.
Mais quel traitement ? Plusieurs revues systématiques des traitements contre les nausées et les vomissements de la grossesse ont été publiées. L'analyse de nos 2 auteurs cite la plus récente qui suggère que des preuves très limitées appuient l'utilisation de médicaments tels que la pyridoxine (vitamine B6), les antihistaminiques et d'autres médicaments anti-émétiques.
· Ainsi, la sécurité des antihistaminiques en début de grossesse est toujours en cours d'étude, néanmoins une analyse récente menée sur 200.000 femmes a conclu qu'il n'y avait aucun lien entre l'utilisation d'antihistaminiques et le développement de malformations majeures. Le National Institute for Health and Clinical Excellence britannique (NICE) recommande les antihistaminiques pour traiter les nausées et vomissements de la grossesse.
· La pyridoxine ou vitamine B6, a montré également dans des études son efficacité à réduire les symptômes. La revue Cochrane sur le sujet (2002 puis 2010) a constaté que la vitamine B6 réduisait bien les nausées. que des nausées réduite pyridoxine.
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Il existe des différences entre les pays dans la façon dont les nausées et les vomissements sont traitées. Au Canada et aux États-Unis, la reconnaissance précoce et le traitement avec une combinaison de doxylamine (un antihistaminique) et pyridoxine sont recommandés comme prise en charge de première intention. Au Royaume-Uni, le NICE reste « préoccupé » par une toxicité éventuelle de la pyridoxine à fortes doses…
Les chercheurs estiment qu'un traitement précoce, dès l'apparition des tout premiers symptômes, peut réduire les taux d'hospitalisation et augmenter la qualité de vie durant la grossesse. A l'issue de leur analyse, ils suggèrent un consensus conforme aux lignes directrices américaines et canadiennes. Cela inclut d'intégrer le principe de la pyridoxine (jusqu'à 40 mg par jour) dans le traitement standard des nausées et vomissements de la grossesse.
Source: Royal College of Obstetricians and Gynaecologists- The Obstetrician & Gynaecologist 2011; 13: 107–11 Severe nausea and vomiting of pregnancy: should it be treated with appropriate pharmacotherapy? (Vignette NHS, visuel CDC)
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