I.
Cerf-volant, oiseau migrateur,
Homme de tous les continents,
tu ouvres les ailes tout grand
aux dimensions du large bleu
toi qui ne sais
où te poser
tu picores
de port en port
et tu embrasses l'univers
dans le cristal
de ta voilure.
II.
Le soleil et l'ombre plongent sur le
jardin
comme feraient les serres de deux grands vautours
et ce dernier, désormais l'arène de leur
empoignade, s'abstrait
pur concentré d'absence
III.
Lune blanche s'extrait
des strates de roc brut
au travers d’un brouillard
de craie mouvements lourds
brassement nauséeux
se dessine un profil
hémisphère gratuit
que capture
le Temps
mais n'est-ce pas
un songe
inspiré par l'ennui
de la forêt humide ?
IV.
Le printemps, grand globe incolore.
L'air orageux, électrisé.
Halo vert des feuillages neufs. Blancheur flasque de l'atmosphère.
Pollens pointus, griffus, crochus, qui se diffusent, prolifèrent, fourmillent.
On macère dans tout cela.
Comme dans la gestation du monde.
Quelque chose attend. Sans nul doute.
V.
Quelque part dans le
ciel odeur d'herbe coupée :
lointain qui se déplace
Patricia
Laranco.