Le bras de fer entre la France et l’Italie continue. Des réfugiés tunisiens accompagnés de centaines d’activistes français et italiens ont été bloqués à Vintimille, la dernière gare ferroviaire avant d’entrer en territoire français
Paris et Rome se refile la patate chaude tunisienne. Mais actuellement, c’est à l’Italie de se brûler les doigts. La Commission européenne vient de donner raison à laFrance. Elle estime qu’il n’y avait rien d’illégal à suspendre la circulation des trains dimanche entre Vintimille et la Côte d’Azur, car la manifestation était interdite. Claude Guéant, ministre de l’Intérieur a dit avoir agi à la demande du préfet des Alpes-Maritimes, qui faisait valoir des « risques de trouble manifeste à l’ordre public ».
« L’immigration est devenu un problème plus grave que l’accident nucléaire »
«Le problème de l’immigration est en train de devenir un peu comme celui du nucléaire », a déclaré Franco Frattini, chef de la diplomatie italienne. On peut comprendre qu’il enrage envers les autorités françaises qui refusent de prendre part aux fardeaux tunisiens. En effet, depuis la révolution arabe des milliers de réfugiés ont accosté les côtes italiennes. L’île de Lampedusa est saturée. Au moins 22.000, majoritairement des tunisiens, sont déjà passés par le centre pour réfugiés.
Deux populismes qui s’affrontent
Rome peut s’en morde les doigts, car elle a délivré en avril dernier des permis permettant aux réfugiés de rejoindre la France. Marre de recevoir toute la misère, elle s’est dite qu’avec ses titres provisoires il y aurait un appel d’air vers la France et les autres pays européens. Pour contrer cette tactique italienne Claude Guéant avait répliqué en interdisant le territoire à toutes personnes circulant sans papiers d’identité et des ressources financières suffisantes. Ce petit jeu de chat et la souris n’a durer quelques heures, puisque dès le dimanche soir l’interdiction du territoire a été levée. Les parias du gouvernement ont enfin pu entrer en terre promise.
Emmanuel Josselin