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la critique littéraire

Publié le 20 avril 2011 par Dubruel

Note préliminaire devant permettre au lecteur de mieux saisir l’aspect ironique qui tend à percer dans les rimes suivantes : « La Grand’ route ». Le texte que vous allez lire ci-dessous est le résumé d’un manuscrit de 300 pages qui m’a été donné récemment à lire par un écrivain de grand talent qui a intitulé pompeusement son roman « Le Chemin » …Il conte l’histoire d’un serial killer… sévissant sous Louis XV. Le titre fait référence en toute simplicité et tout à la fois

-au Chemin de Croix,

-à la route empruntée par les pèlerins se rendant à Saint Jacques de Compostelle,

-et à une départementale non encore goudronnée qui traversait le bourg de Corcelles, village situé en Bourgogne du nord.

Pour ne pas être accusé de lamentable plagiat par l’auteur, un très respectable ami, j’ai préféré contrefaire le titre, délibérément situer l’action au XXème siècle et apporter de substantielles modifications à l’action imaginée originellement par l’auteur.

Voici donc ce résumé:

 

 

« LA GRAND’ROUTE »

 

De l’avouer, il m’en coûte :

Ce dernier roman de Biffon

N’est qu’un piteux chiffon !

Les précédents livres de l’auteur,

Eux, avaient de la tenue, de la hauteur.

Innombrables furent les lecteurs idolâtres.

Mais quiconque découvrira ces lassantes pages,

S’aventurera en ces fatigants remplissages.

Sera douloureusement plié en quatre !!

 

 

Ecoutez plutôt :

L’histoire est celle d’un aristo

…Qui pèlerine

En berline ! (1)

 

Si j’ai pas lu d’travers,

Le marquis est un serial killer

Qui s’appelle

Angel. (2)

 

Cet homme infâme

Exerce sur les femmes

Autant de mortels sévices

Qu’il compte de stations-service

Sur la route. Soit quatorze. (3)

 

Et il bombe le torse

Ce salaud qui envoie ad patres

Les quatorze maitresses (4)

De son cher père,

Par ailleurs Pair

De France.

Le fiston commence

Par Aleth.

Il la suivait depuis belle lurette.

Un lundi, il lui plante un couteau

Dans le dos.

Elle tombe raide morte. Et la Rose

Mardi, reçoit sa dose

De poison. Elle décède aussitôt.

Mercredi, au tour de Margot.

Elle se prend une décharge

De 12 en plein cœur

Et meurt.

Jeudi, Angel se charge

De Jehanne Boutefeux.

Il la propulse dans un feu

De la Saint-Jean

Et la laisse griller. Intelligent,

Non ? Vendredi, il viole Liline (5)

Et l’exécute d’une balle de carabine.

Samedi, il fait sa fête

A Lucette.

Dimanche, le marquis coupe la tête

A Paulette. (6)

 

Semaine suivante :

Lundi, il noie Vincente

Dans la rivière.

Mardi, Françoise de la Bernardière (7)

Est descendue froidement.

-Que j’aille en enfer si je mens !-

Mercredi, la veuve Fulgence

A beau fulminer, Angel haïssant cette engeance

Lui tranche le cou.

Jeudi, tout d’un coup

La dénommée

Mathilde est assommée.

Vendredi, le tueur utilise un bâillon

Pour étrangler Hauviette

Au lieu-dit La Puysaye. (8)

Samedi, il osait

S’en prendre à madame la marquise Gertrude de Corcelles (9)

Il lui porta une attaque mortelle.

Dimanche, après la messe,

Il en termine avec Zoé Bretonnesse. (10)

 

Plusieurs fois suspect,

Angel n’est jamais inculpé.

Les gendarmes ont conclu, disons,

Qu’il était dans un état second

En effet, ils ont trouvé dans sa poche,

-C’est moche- 

0,128 gramme d’héroïne

Et dans son hémoglobine

Trois kilos d’alcool.

Une gaudriole !

 

De cet assassin-trafiquant,

La bleusaille a ri tant

Qu’elle ne l’a pas même fait enfermer à Charenton.

Angel a maintenant trois rejetons

Et vit dans un bel et grand appartement (11)

Du onzième arrondissement.

      (1)   Cette voiture de luxe serait une Rolls, dit-on

Remarquez avec quel soin délicat et quel goût raffiné fut choisi le prénom de ce tueur endiablé.

Ce nombre de stations correspond précisément à celui de la majorité des Chemins de croix.

Là, c’est faux. En fait, il a surpris sa mère en train de s’envoyer en l’air avec le valet d’écurie.

Liline est la tante d’Angel (sic)

Le roman devrait sortir dans cinq mois aux éditions « Le Casque et l’Enclume ».

   Un pot de vin du Beaujolais vient d’être versé à Bernard Picol qui devra faire respecter les délais convenus.

Françoise est la jeune fiancée d’Angel.

La Puysaie est à deux lieues de Corcelles.

Comme cela se faisait souvent à cette époque, le grand-père de Gertrude s’était approprié comme nom de famille celui du village où il résidait.

(10)Dans le récit, un « Bretonneau » est Officier de police. Mais pour la rime…

(11) Ce huit pièces de 380 m2 en duplex est exposé plein sud.


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