Extrait de leur second album du collectif …
PAROLES
Un peu de pognon, un peu de travail, un p’tit crédit, un peu de répit,
Un peu de poisse, un peu de chance, un peu de patience, un peu de vacances,
Un peu de sexe, un peu d’amour, un peu de soupirs, un peu de sourires,
Un p’tit bambin qui ne fait que grandir, un peu de galères, un peu de colères,
Un peu de vide dans le frigidaire, un peu d’insultes, un peu de trafique,
Un peu de fatigue, et deux trois fautes,
Un peu de taule, un peu de mépris, un peu de mort, un peu de vie,
Un minimum, un minimum, un minimum.
C’est le retour de la crise, le revers de la médaille,
Les caisses vides le disent, tout l’monde est sur la paille.
Essayant tant bien que mal de joindre les deux bouts,
Garder la tête haute, rester debout.
Les écarts se transforment, deviennent des falaises,
Sensation de vertige, le malaise pèse
Dans la balance, le cul entre deux chaises,
Ballotté dans tous les sens.
Petit boulot, faut l’accepter,
Crédit sur le dos qu’on s’est pété,
Inégale répartition des richesses,
Dis-moi c’est ça la modernité?
Le stress est de mise on avance sans balise
Sur la chance beaucoup misent, il y a peut de surprise
Pour fuir le chômage, fuir son emprise.
L’état désengage et le peuple s’enlise.
REFRAIN
J’appuie sur pause, analyse les choses, les dérives les causes,
J’me bats comme tous ceux qu’on écrase.
Les ouvriers, les petits commerces, les temps partiels, les rmistes,
Etudiants pauvres, les petites retraites, les immigrés, les SDF.
La rue en cause, trouve les portes closes, des questions se posent,
On nous sort toujours de belles phrases
Pommes de terre encore, conserves alimentaires,
Seulement le quinze du mois et c’est déjà la faim qui tord
Le corps, besoins élémentaires et le menteur
Fera un beau discours à vingt heures où positif est l’inventaire.
Culpabilisation du demandeur d’emploi, plus de deux refus et plus de droit.
Tant d’ouvriers déçus qui ne se réclament plus de droite.
Le droit de travailler pour payer, charges et loyer noyés dans les factures.
Le cerf se débat, pas le seigneur, le roi aggrave la fracture.
Lorsque les vitrines qui font envie réussissent à nous faire croire
Que toute cette marchandise a plus de valeur que nos vies.
Quand les discours ne tiennent pas leurs promesses,
Alors que l’amalgame est fait entre précarité et paresse.
Maladresse dans les mots et dans les gestes, y’a l’opulence et puis le reste…
Un peu de ferrailles dans la poche
Juste ce qu’il faut pour ne pas perdre la face
Quand les vitrines reflètent nos visages sans vie, on se casse.
REFRAIN
Drôle d’époque, début de siècle, ça se bouscule et s’entasse
Au portail de la débrouille, dans la détresse de cette impasse.
Drôle d’époque, début de siècle, ça se trahit dans le brouillard,
Ça baisse les bras, ça baisse la garde quand d’autres s’entraident et se préparent
REFRAIN