Grâce au fret de 35 tonnes de biscuits énergétiques arrivé samedi soir à Abidjan, ACF a pu commencer dimanche des distributions alimentaires, alors que la sécurité et l’accès aux denrées de base restent très précaires. L’une d’entre elles a eu lieu aujourd’hui auprès de 6500 personnes à Yopougon, un des quartiers les plus insécurisés d’Abidjan où les populations, isolées du reste de la ville, ne peuvent toujours pas s’approvisionner. A Abidjan, la crise humanitaire est loin d’être terminée, comme en témoignent ses habitants.
A Abidjan, capitale économique du pays, la situation se stabilise petit à petit. Pourtant, la situation humanitaire reste extrêmement préoccupante : plusieurs quartiers, en raison de leur isolement, de l’insécurité ou de leur destruction partielle, souffrent de conditions alimentaires et sanitaires dramatiques. De manière générale, l’accès à la ville est encore difficile et son approvisionnement limité. Dans ces conditions, des populations entières sont confrontées à une envolée des prix alimentaires et ont besoin d’une assistance alimentaire d’urgence. Pour faire face à cette situation critique, les équipes d’ACF ont débuté dimanche des distributions alimentaires.
Dans le quartier de Cocody, où ACF a distribué dimanche 2 tonnes de nourriture à plus de 500 personnes, la plupart des déplacés sont regroupés depuis plus de 3 semaines dans un collège. « Au début, on avait encore de l’argent, donc on a acheté de grands sacs de riz que l’on se partageait entre tous, témoigne Jeanne Assoumou, présidente du comité des femmes de ce site de regroupement. Mais depuis quelques jours, nous n’avons plus rien. Les prix de la nourriture ont explosé pendant la crise atteignant parfois plus de 4 fois le prix normal. Aujourd’hui, les prix redescendent un peu mais ils n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant la crise. Nos biens et parfois nos maisons ont été emportés pendant la bataille d’Abidjan. Quand nous n’avons pas été rackettés, nos économies sont passées dans l’achat de nourriture. Depuis 2-3 jours, nous n’avions absolument rien à manger. »
Certes, à Abidjan, quelques échoppes commencent à ouvrir leurs portes, la circulation reprend peu à peu, mais les milliers de déplacés demeurent dans une situation d’extrême vulnérabilité.
La peur et l’insécurité qui règnent encore dans certains quartiers empêchent les habitants de regagner leur foyer.
Yopougon est l’un des quartiers les plus insécurisés de la ville. Les affrontements y sont encore fréquents. Les habitants ne peuvent sortir de la zone pour s’approvisionner. Les magasins, vides, sont fermés. Dans ces conditions, les équipes d’ACF sont intervenues aujourd’hui pour apporter des vivres à près de 6500 personnes regroupées dans 2 sites de déplacement.