C’est à une avant-première un peu étrange que nous avons été convié samedi dernier à Hestroff, ce petit village à une trentaine de kilomètres de Metz. Une projection pour un comité restreint qui a eu lieu plusieurs dizaines de mètres sous terre dans une ancien dépôt de munitions d’un fort de la ligne Maginot que nous avons atteint escorté en partie par une homme inquiétant qui frottait sa hache contre le mur…le ton était donné.
Le synopsis de Rothenberg est simple : deux hommes et deux filles passionnés de Géocaching ( sorte de chasse au trésor moderne dont nous parlera bientôt Peghoty) se retrouvent enfermés dans un ancien fort où il semblerait qu’ils ne soient pas seuls…
Ici , pas de violence, pas de scènes gores où la triperie du coin aurait été mise à contribution, juste , et c’est déjà beaucoup, une peur instillée petit à petit, une angoisse qui va crescendo tout au long d’un film où sans hémoglobine , l’horreur est bien au rendez-vous.
Le réalisateur thionvillois Jérôme Jacob le dit sans détour : le plus important pour lui n’était pas le scénario à proprement dit mais bien cette ambiance de confinement, d’enfermement qu’il a parfaitement su faire partager aux premiers spectateurs. On craignait un peu que ce film ne soit qu’une succession de plans séquences qui laissent parfois plus à craindre pour notre estomac qu’ils ne procurent de sensations. Ici, Jérôme Jacob a su habilement mélanger les plans fixes standards avec ces fameux plans séquences qui sont ainsi mis en exergue et dont l’effet sur le spectateur n’en est que plus grand, plutôt que de finir par lasser et de donner envie de vomir dans son seau de pop-corn.
Tourné avec un budget très limité , ce film n’a pourtant rien à envier à d’autres films du genre (et qu’on ne citera pas par charité) ; il faut dire que Jérôme Jacob a trouvé un premier rôle à la hauteur de son ambition : l’un des nombreux bunker qui parsèment notre région. Un cadre idéal, captivant et chargé d’émotions qui est un atout indéniable pour ce premier long-métrage où Richard Loyer, Maria Perna, Daniel Lang, Anne Locks et enfin Jérôme Jacob lui même font également partie du casting tout comme le groupe messin Vénus in the dust pour la bande son.
Un premier essai plutôt réussi vous l’aurez compris. Une fois l’intrigue mise en place, Rothenberg ne nous laisse plus beaucoup de répit et nous emporte avec lui dans nos peurs ancestrales et on se laisse volontiers envahir par l’hystérie qui s’empare des protagonistes.
Une expérience horrible à partager entre amis ; et , comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, le Graoully Déchaîné vous fera gagner des places pour cet évènement qui aura lieu le samedi 28 mai à 18h30 au cinéma Le Palace à Metz.
Et pour patienter , voici le trailer rien que pour vous :
Mais une question quand même : finalement Anne réussit-elle à conquérir Jérôme ?