Si le premier numéro fut un franc-succès, la situation n’a pas été la même pour les éditions suivantes. Comme le rappelle Anthony Nelzin sur iGeneration, la première édition numérique avait été téléchargée à plus de 105 000 exemplaires (et il s’agissait d’achats !). Ce premier jet avait ainsi égalé les ventes mensuelles de la version papier. Cependant, les éditions suivantes se sont vendues aux alentours de 30 000 exemplaires, soit un tiers des ventes papiers.
Ce score reste quand même bon (si l’on conçoit la version numérique comme un produit supplémentaire et non pas remplaçant à l’édition papier) mais plusieurs éléments montrent que l’équipe dirigeante de WIRED navigue à vue. Le prix du numéro a été longtemps sujet à discussion, passant de 4,99€ pour les premiers numéros à 2,99€ désormais. Mais concernant l’édition de ce mois, WIRED a décidé de la rendre gratuite.
Comme de nombreuses autres publications (notamment The Daily durant son premier mois d’activité), l’option du sponsoring semble être la plus viable. Pour WIRED, pas de sponsors particuliers mais un ensemble d’annonceurs qui permettent à l’éditeur de limiter la facture. Car même si la production de l’édition numérique est intégrée dans le processus d’élaboration de la version papier, l’édition iPad représente un coût supplémentaire de 20%, ce qui correspond en bonne partie le prix de l’enrichissement multimédia.
En parallèle, WIRED continue d’améliorer sa version iPad et explore de nouveaux modèles de revenus comme le relève le site Adage. L’intégration d’outils de partage sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) ouvre de nouvelles perspectives, notamment pour le promotion de produits présentés dans le magazine. Alors que la pratique est courante sur le web, les liens sponsorisés se font encore rares dans les éditions iPad. Pourtant, ce nouveau support à tous les atouts pour transformer la découverte au gré de la lecture en une vente réelle.
L’iPad, avec son grand écran et son interactivité laisse le lecteur à quelques clics de l’achat. Nul doute que les titres féminins (ELLE, Glamour etc.) travaillent sur des solutions de ce type. D’ailleurs, Glamour a été le premier magazine sur iPad à expérimenter ce type de fonctionnalité. Nul doute que les développements des équipes éditoriales et commerciales de WIRED et Glamour (deux propriétés du groupe Conde Nast) ont été mises en commun. Cependant pour générer une chiffre d’affaire suffisant à couvrir les frais de l’édition numérique et engranger des bénéfices, les éditeurs de presse vont devoir dans tous les cas trouver une solution durable pour élargir leur lectorat, notamment en élargissant leur marché au-delà de l’iPad. Un an après la sortie de la tablette d’Apple, les éditeurs de contenus ont encore de nombreuses inconnues face à eux.