Janine Boissard - Première femme à entrer dans la « Série noire », et romancière populaire

La millionnaire du livre

UNE HISTOIRE qui a un début et une fin. C’est le credo de Janine Boissard. Sa règle d’or. En quarante-cinq romans, elle n’y a pas dérogé : « Je ne suis ni Marc Lévy, ni Guillaume Musso, je me place plutôt dans la lignée de Balzac ou de Zola », dit-elle avant de réaliser l’audace du propos et de se reprendre. Si elle cite en exemple les deux gloires de la littérature du XIXe siècle, ce n’est pas pour se mesurer à eux - elle n’a pas cette prétention - mais en référence à leur méthode : « Ils allaient sur le terrain », précise-t-elle. Ce qu’elle a fait à nouveau pour son dernier titre, qui claque comme un slogan : « N’ayez pas peur, nous sommes là », l’histoire de Ninon, un sapeur de trente ans, mère d’une fillette de cinq ans. Son binôme, Thomas, l’aime. Un écrivain et journaliste, William, la bouleverse. Le tout sur fond de sorties de camions rouge. « Je suis allée au feu avec les pompiers de Loches », raconte la romancière, « j’ai même porté l’uniforme une journée ».

« Mes parents m’ont retirée du collège en 3 e : on la mariera, disaient-ils ».

Mais avant qu’elle ne rejoigne leur caserne, ses hôtes se sont renseignés (et rassurés) sur internet. Boissard Janine, un cador. Pas un livre à moins de 50 000 exemplaires, plus les poche, les clubs et les traductions. Une régularité de métronome, un opus voire deux par an depuis plus de deux décennies et un public d’une fidélité absolue. « On m’a appelée la millionnaire du livre », rappelle celle qui a repris son nom de jeune fille, après son divorce. Et connu, à partir de ce changement de patronyme, le succès. Sans lien de cause à effet : « Mes premiers romans n’ont pas marché parce que je ne parlais pas de moi », note-t-elle.

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