Jacqueline Raoul-Duval dessine un portrait sensible de celui pour qui les femmes n’étaient source d’inspiration qu’à la condition qu’elles se tiennent à distance.
On imagine Franz Kafka aujourd’hui, devant l’écran de son ordinateur,envoyant des centaines d’e-mails aux femmes dont il tombe éperdument amoureux, fasciné par une technologie qui permet si aisément de glisser la vie dans une virtualité rassurante et d’éliminer d’un clic les fantômes qui rôdent. Mais on se doute aussi qu’il aurait rejeté avec dédain cette écœurante facilité, cette instantanéité qui étouffe et dessèche.
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Sa lucidité écorchée, sa conscience aiguë de l’absurdité de l’existenceont nourri une œuvre où bien des exégètes se sont aventurés en y laissant leur plume. Kafka vivait dans un monde parallèle, où l’absolu littéraire était la voie du salut. La seule, ou presque. Car les femmes ont exercé sur lui une fascination peu commune:«Avoir auprès de soi quelqu’un qui aurait cette compréhension, une femme peut-être, signifierait être soutenu de tous côtés, avoir Dieu.»
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Kafka, l’éternel fiancé,
par Jacqueline Raoul-Duval,
Flammarion, 254 p., 18 euros.