Le JDD annonçait hier la possible création d’un ministère chargé des projets autour du Grand-Paris, à l’occasion d’un prochain remaniement ministériel. “Il s’agirait d’un secrétariat d’Etat aux “grands projets nationaux”, comme il y en a eu un aux “grands travaux” sous Mitterrand. Il serait chargé de coordonner toutes les interventions de l’Etat dans les grandes métropoles, Paris mais aussi Marseille, Lyon, Bordeaux… Mais il est vrai que les deux tiers des grands projets concerneront l’Ile-de-France”, précise dans le JDD Roger Karoutchi, Secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement et leader UMP de la région Ile-de-France. Pour la région parisienne, ce secrétariat d’Etat prendrait en charge par exemple l’appel à projets d’urbanisme discrètement lancé en décembre dernier par le Ministère de la culture et dont les dossiers auraient dû être remis le 2 février dernier, l’aménagement de l’Ile Séguin à Boulogne, la création d’un “grand centre d’affaires dans l’Est francilien“, j’espère que Val-de-Fontenay avec son pôle de transports sera ce nouveau grand centre d’affaires et « Métrophérique », le projet de métro de rocade de banlieue.
Mais là où cela devient cocasse, et triste à la fois, c’est lorsque Denis Baupin revient sur la notion de choix. Je lui demande à quelle distance de son lieu de travail il habite. 3 à 4 kilomètres dans Paris. Donc vous avez le choix, entre aller à pied, en vélo, en métro, en voiture. Oui, mais me répond-il, j’ai fait le choix de ne pas avoir de voiture, pour pouvoir habiter dans Paris, la voiture c’est trop cher (moi je croyais que c’était plutôt l’immobilier à Paris qui était cher ;-)… Pourquoi pas, puis il ajoute que de toute façon on a toujours le choix. Après une hésitation pour reconnaître que tout le monde ne peut pas habiter dans Paris, je lui fais remarquer que pour cela il faudrait des tours partout, Denis Baupin m’explique que l’on a toujours le choix, et que l’on peut choisir de ne pas habiter loin de son travail, bien vu avec le marché de l’immobilier, ou encore de ne pas travailler loin de son domicile, bingo vu l’état du marché de l’emploi, deux réalités qui semblent totalement échapper à notre aimable candidat vert à la mairie de Paris. Les électeurs qui n’habitent pas à 3-4 km de leur lieu de travail, sont obligés de prendre les transports en commun saturés ou leur voiture faute de transports en commun saturés apprécieront la largeur de vues du candidat Baupin…
Et quand je pense que Denis Baupin qualifie Paris est sa banlieue d’approche caricaturale. Tiens à propos de caricature et pour finir sur ce week-end. Hier soir j’ai vu au journal télévisé Marielle de Sarnez et ses 517 candidats Modem à Paris. Tous à vélo ou à vélib’. Le débat politique est-il désormais une question de coup de pédale, et les électeurs sont-ils aussi naÏfs qu’en guise de message il suffit d’enfourcher un vélo, le temps que photographes et caméras fixent l’image. Et hop dans la boîte, à la télé, le tour est joué. Dommage que l’on n’ait pas lancé à la place du vélo et de vélib’ la mode des échasses, faute d’équilibre cela leur aurait au moins donné de la hauteur ;-)Jean-Paul Chapon