Dernier ajustement sur les thèses du FN : la limitation de l'immigration professionnelle est la dernière lubie du gouvernement, qui brandit, sous forme de préférence nationale, une « liste des métiers en tension » comme argument contre le chômage !
Soucieux de satisfaire l'électorat de droite extrême et de donner l'impression qu'il cherche des solutions pour réduire le chômage, le gouvernement vient d'évoquer à deux reprises la : « liste des métiers en tension » Métiers, sur lesquels Xavier Bertrand a déclaré, au « Grand Jury RTL » : « (...) je veux surtout modifier la politique de l’emploi en faisant des métiers en tension une priorité d’action » tout en affirmant prévoir de « réorienter l’action de Pôle emploi et de tous les acteurs de l’emploi »
Ce qu'oublie de préciser le ministre, c'est comme l'explique Laurence Parisot, pour une fois avec justesse, c'est qu' « on parle de 20.000 personnes…» ce qui est effectivement ridicule, face à la situation, de plus de 4 millions de français !
Mais au fait, c'est quoi les « métiers en tension » ?
On peut en trouver la liste sur le site Pour la promotion de l'immigration professionnelle. Celui-ci est : édité et géré conjointement par le Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire (MIIINDS) et par l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) - Mentions Légales
Comment ça fonctionne ?
« La situation de l’emploi en France n’est pas opposable aux entreprises qui souhaitent faire appel à des étrangers pour les qualifications connaissant une pénurie de candidats. La liste de ces métiers en difficulté de recrutement, dits métiers en tension, est répertoriée dans une liste nationale ou négociée dans le cadre des accords bilatéraux. Leur nombre peut varier selon le pays d’origine des migrants » Peut-on lire, sur le site
Et quels sont les métiers en tension ?
Il existe plusieurs listes dont celle correspondant à l' « Arrêté du 18 janvier 2008 relatif à la délivrance, sans opposition de la situation de l’emploi, des autorisations de travail aux étrangers non ressortissants d’un Etat membre de l’Union européenne, d’un autre Etat partie à l’Espace économique européen ou de la Confédération suisse » dans lequel on trouve une liste par région de ces métiers
Dans la liste régionale, à de rares exceptions, on trouve les mêmes métiers. Ceux qui reviennent le plus souvent sont :
Technicien de la vente à distance.
Attaché commercial en biens intermédiaires et matières premières.
Cadre de l’audit et du contrôle comptable. Informaticien d’étude.
Informaticien expert.
Marchandiseur.
Responsable d’exploitation en assurances.
Mécanicien d’engins de chantier, de levage et manutention et de machines agricoles. Opérateur de formage du verre.
Pilote d’installation de production cimentière.
Conducteur de machine de fabrication des industries de l’ameublement et du bois (et matériaux associés) ...
C'est à dire, des emplois qualifiés pour lesquels on peut trouver des salariés de nationalité française ou ... européenne, puisqu'il n'existe de restrictions qu'en ce qui concerne les ressortissants bulgares et roumains.
Pour trouver ceux qui font référence aux ouvriers non qualifiés, manœuvres ou employés sans diplômes, il faut se reporter aux listes relevant des : « (...) accords de gestion concertée des flux migratoires conclus entre la France et différents pays d’origine définissent des listes élargies de métiers en tension ». Ils concernent :
Bénin – 16 métiers
Congo – 15 métiers
Gabon – 9 métiers
Maurice – 61 métiers
Sénégal – 108 métiers
Tunisie – 77 métiers
Or, note Le Parisien, ces listes ne sembleraient pas, pour l'instant, concernées. On y trouve, selon le journal : les métiers « peu prisés des demandeurs d’emploi » Ce que confirme l'enquête : « Besoin de main d'oeuvre » , de Pôle emploi, publiée en avril, qui révélait que : « (...) sur les 37,6% des embauches projetées par les employeurs en 2011 qui buttaient sur des difficultés de recrutement : (...) près de 40% des emplois offerts sont saisonniers (...) » Précision : . « (...) parmi les profils recherchés (...) il s'agit en majorité de métiers souvent mal rémunérés : cuisiniers, serveurs, aides ménagères, emplois de maison, agents de sécurité (...) » C'est à dire, essentiellement des emplois non délocalisables, générateurs de précarité, mais très demandés par les branches d'activités concernées !
Rien n'empêchait le gouvernement, de contraindre le MEDEF et les autres organisations d'employeurs, à se pencher sur les conditions de travail et de salaires des métiers en tensions que sont le : BTP, les services à la personne et les métiers de la restauration hôtellerie. Afin d'en rendre leur exercice plus attractif !
Rien ne l'empêchait non plus, de consacrer un vrai budget, permettant de revoir de fond en comble la formation et l'orientation des chômeurs ! Et en profiter, au passage, pour mettre fin à la discrimination à l'embauche, pratiquée par l'ensemble des employeurs, à l'encontre des plus de 50 ans !
Mais une fois de plus, le gouvernement, sous l'impulsion du Président, a préféré utiliser un « symbole électoral fort » à destination d'un électorat, qui continue de lui échapper, puisque, c'est auprès des sympathisants du FN, que sa baisse de popularité est la plus importante : - 10 %
Mais qu'importe, puisque le Président est, ce matin, partit rejouer ... au candidat à la présidentielle : « (...) renouer avec l’électorat populaire. Comme en décembre 2006, dans les Ardennes. Pour parler de « la vraie France (...) la France qui souffre et dont on ne parle jamais (...) » et qu'il dirige depuis 4 ans ... avec le succès qu'on connaît !
Crédit et copyright photo
Le Figaro