France - Coupe De France - Mardi 19 Avril 2011
Recruté l'été dernier, le jeune Serbe Nemanja Pejcinovic est devenu l'un des piliers de la solide défense de Nice à laquelle va se frotter Lille mardi en 1/2 finale de Coupe de France.
Même s'il n'aura pas leur durée de vie en rouge et noir, il peut aussi prétendre au rang de digne héritier des footballeurs de l'ex-Yougoslavie ayant fait chavirer le vieux stade du Ray, comme Bjekovic, Katalinski, Elsner ou Djelmas.
L'allure d'un tennisman gendre idéal, le natif de Kragujevac (Serbie) a également la tête bien sur les épaules, a entendre son entraîneur Eric Roy: "mature, il sait où il veut aller et ne se disperse jamais. +Nema+ est ambitieux et s'en donne les moyens".
Pré-repéré dans une gigantesque base de données sur les footballeurs du monde mise à disposition d'un jeu télévisé, suivi depuis l'Euro Espoirs 2009 en Suède où le recruteur niçois Serge Recordier l'avait supervisé, celui qui allait devenir le futur successeur d'Apam (parti à Rennes) arrive à Nice au terme d'un prêt d'un an au Hertha Berlin (16 matches en Bundesliga, 7 en UEFA) par le club du Rad Belgrade.
Le club allemand, en difficultés financière et sportive, qui l'avait baladé du poste de défenseur axial -- "ma position de prédilection" -- à latéral gauche n'a pas levé en effet l'option d'achat définitif. Nice a alors saisi la balle au bond, au point de transformer le prêt estival en contrat de 4 ans cet automne.
"Mon agent avait quelques contacts, notamment avec Lille et Nice. Au Losc, il y a déjà Rami, un international, raconte en " franglais " le footballeur passé par trois des quatre principaux clubs de Belgrade (Rad, OFK et Etoile Rouge). J'ai besoin de jouer pour progresser. Nice est une belle ville, les supporters sont chauds et le club est très chaleureux."
Il ne regrette pas son choix. Le GYM, proche du maintien avec une belle série en cours de sept matches sans défaite dont l'éclatante victoire sur Monaco (3-2), va disputer contre Lille, certes essoufflé mais toujours leader de la L1, un billet pour le Stade de France. Trois mois après l'énorme démonstration des Dogues en L1 (0-2).
"Meilleure attaque, meilleure équipe du championnat, ce sera évidemment compliqué... Mais nous jouons mieux qu'en janvier. Je suis persuadé que nous pouvons avoir deux, trois chances dans le match. La Coupe est très importante pour les Niçois, ils attendent ça depuis quatorze ans", remarque Pejcinovic, dont Roy apprécie les qualités sur le pré.
"Il est agressif et défend debout, il prend d'ailleurs très peu de cartons (3 en 26 matches de L1, ndlr). C'est l'un de nos meilleurs joueurs dans les duels. Il a encore une bonne marge de progression et doit gagner en efficacité dans sa gestion de balle tout en supprimant ces fioritures qui lui ont coûté cher à Saint-Etienne et à Bordeaux", poursuit ainsi le coach azuréen.
Jeu rugueux mais intelligent, relance précise du droit, il n'hésite pas à se lancer dans des chevauchés (un but face à Sochaux, impliqué dans l'égalisation in extremis devant Lyon récemment), Pejcinovic court après ses objectifs. Comme des galons d'international (une seule sélection en A en 2008), un parcours "à la Nemanja Vidic" son homonyme de Manchester United. Un premier trophée ne déparerait pas dans ce plan de carrière.
© 2011 AFP
Auteur : Par Janine GIANARIA - NICE (AFP)
Crédit : © AFP/Archives - Pascal Pavani