Déjà cité ici hier, Janfeig, sur son blog Canard aux figues poursuit son analyse : Culture pour chacun pour soi (2) - comment on a élaboré la "doctrine"
C’est toujours aussi pertinent et il analyse longuement le rapport d’Elise Longuet :
presque 100 pages, précises et décisives (et pourtant absentes du site du Ministère de la Culture).
rapport que La Cité des sens, me semble-t-il, n’a pas peu contribué à populariser (si j’ose dire, compte tenu de l’horizon idéologique de la chose) et ce dès le 5 novembre 2010 (voir ma note)
Je cite donc Le Canard aux figues :
Un débat public sur le rôle et la nécessité de l’action culturelle — musées, théâtre, spectacle — serait salutaire. Car, on peut considérer comme acquis que la culture est indispensable au peuple (tout comme Danton disait de l’éducation qu’elle était, « après le pain, le premier besoin d'un peuple »). Mais il faudrait expliquer ce postulat, pour le vérifier.
Questions : Quelle culture est indispensable ? le patrimoine commun ? les modes de vie des groupes humains ? l’art ? l’expression populaire ? Par ailleurs, qu’est-ce qui, dans la culture, en fait quelque chose d’indispensable ? est-ce la connaissance ? la part de spiritualité ? la possibilité de percevoir les choses autrement ? la maîtrise de notre environnement social ? la garantie de briller en société ?
(…)
Or les réflexions engagées par les pouvoirs publics ne remettent pas en cause le sens de l’action culturelle. Invariablement on part du principe qu’elle est indispensable, et on ne fait que se demander « comment l’action de l’Etat peut-elle toucher tout le monde ? » --> LIRE LA SUITE .
Et puisque Jean-Claude Wallach est cité dans l’article de Janfeig :
Jean-Claude Wallach, ancien délégué du Syndeac, fait un constat difficile à avaler : « Prenez la démocratisation culturelle. Son véritable enjeu était de changer la structure des publics, de faire en sorte que les gens les plus éloignés de la culture se trouvent concernés. Mais on voit toujours les mêmes dans les salles de spectacle. Les statistiques montrent bien que la diversification ne fonctionne pas.» (8)
(...)
(8) J.-C. Wallach ajoute : « Je ne pense pas que le ministère de la Culture se soit donné comme objectif l’accomplissement des publics. Il a d’abord et avant tout fonctionné comme un ministère de la création. À cause d’intérêts importants, tout le monde a voulu accréditer l’idée qu’il suffisait d’augmenter l’offre pour qu’elle se démocratise. Or les sociologues ont vite démontré que proximité spatiale et proximité sociale ne fonctionnaient pas de la même façon et qu’il ne suffisait pas de bâtir des équipements culturels pour que les gens entrent dedans. Ce qui est sûr, c’est que la consommation a augmenté. Ceux qui fréquentaient déjà les lieux culturels y sont allés plus souvent. »
J.C. Wallach est chargé de cours à l'Université Paris 1, ancien délégué du Syndeac (Syndicat National des Entreprises Artistiques et Culturelles).« La Culture, pour qui ? » 2006 (éditions de l'Attribut).
j’en profite pour vous communiquer le sommaire du dernier numéro de la revue Raison présente, numéro auquel J.C.W. a participé avec un titre digne de figurer dans le catalogue de La Blanche de Gallimard.
Pour une éthique de la médiation culturelle ?
Oeuvres, publics et médiation culturelle
Bruno Péquignot
L'errance inachevée de la fille bannie.
Jean-Claude Wallach
Un bêtisier de la médiation culturelle.
Bruno Nassim Aboudrar
Fabriquer du consensus ou de l'interférence ?
Christian Ruby
La position du médiateur.
Cyrille Planson
Médiations de l'oeuvre : visibles et invisibles.
Anne Quentin
L'oeuvre, l'artiste et le médiateur.
Cécile Camart
Le retour du discernement.
Catherine Bertho
Les médiateurs devant/avant la censure.
Elisabeth Caillet
La contribution du droit à la médiation culturelle.
Marie-Hélène Vignes
Education et/ou médiation ?
Alain Kerlan
Le naturalisme philosophique.
Marcel Conche
Trimestrielles
Raison Présente n°177 - 1er trimestre 2011
( Nouvelles Editions Rationalistes )
° ° ° °
°
Wikio
DIGG-FRANCE.COM
Seek-Blog Blog Culture générale