Faire de belles images avec son smartphone ? Rien de nouveau sous le soleil… sauf quand on est photographe pro et qu’on signe un reportage photo pour Le Monde. C’est ce qu’a fait Karim Ben Khelifa, qui a couvert les dernières manifestations au Yémen à partir de son iPhone et le résultat est bluffant ! Belle lumière, filtre couleurs, expressions saisissantes des protagonistes…
Puisque tous (ou presque) les photographes retouchent aujourd’hui leurs photos (la pratique est sue mais tue), on est en droit de se demander jusqu’à quel point ces clichés ont été arrangés.
Sur le portfolio sonore du Monde, le photoreporter de 39 ans, installé à Sanaa depuis 10 ans, explique sa démarche. Les manifestants, conscients de vivre un moment historique, photographient chaque rassemblement avec leur téléphone portable en l’air. Karim Ben Khelifa décide de faire « le même geste qu’eux » et se fond ainsi dans la foule.
Les adeptes de l’argentique pourraient voir rouge, mais pour Karim Ben Khelifa, « il n’y a pas de règle » quand on est photographe de presse ; on peut aussi bien utiliser « un vieil appareil du début du siècle ou un appareil digital », « la règle ultime, c’est de raconter une histoire visuelle ».
Les photographes de presse ne sont pas les seuls à céder à la tendance smartphone. En janvier déjà, Park Chan-Wook, réalisateur coréen de l’excellent Old Boy, annonçait qu’il venait de terminer un moyen métrage réalisé avec deux iPhone. Demain, tous photoreporters ou réals ? Pas si sûr. Il est un ingrédient que l’iPhone ne peut substituer… on appelle ça le talent.
Le portfolio sonore, c’est ici