Fin mars, l’Icann (1) donnait son aval à la créationd’une nouvelle extension de nom de domaine générique sur la Toile, réservé aux contenus pour adultes, le .xxx, devenu une véritable Arlésienne au fil du temps. Le .xxx a fait ses grands débuts ce week-end, au même niveau que le .com, le .net ou le .org à la racine du Web, les premiers sites utilisant la très polémique extension ayant été mis en ligne. Pour l’instant, on ne peut citer que les sites institutionnels icm.xxx et sex.xxx, lancé par ICM Registry, l’entreprise à l’origine de ce nouveau sponsored top level domain (ou sTLD, comme l’.aero, le .museum ou le .mobi) et qui en aura le monopole.
La page d’accueil du site Sex.xxx.
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En soi, cela ne signifie pas grand-chose, d’autant que la spéculation sur les noms de domaine est chose courante (sex.com a été revendu fin 2010 pour 13 millions de dollars). Et beaucoup d’entreprises se sont dépêchées de réserver leur .xxx, afin d’éviter le cybersquatting, comme l’expliquait cet article de L’Expansion en juillet 2010. C’est la commercialisation effective qu’il faudra examiner pour savoir si le .xxx est un succès ou non. Ce qui est loin d’être gagné.En effet, né dans la douleur, il suscite depuis longtemps l’ire de certains professionnels de l’adult entertainment, comme la Free Speech Coalition (FSC), qui représente l’industrie du X outre-Atlantique. Elle n’avait pas hésité à qualifier de bullshit(« connerie ») le .xxx, critiquant le risque de ghettoïsation et de censure, ainsi que l’appât du gain d’ICM (qui oblige les entreprises du secteur à réserver des noms de domaine dont elles n’ont pas besoin) ou encore ses mensonges (ICM revendique le soutien de l’industrie pornographique). La FSC appelait clairement, dans une campagne spéciale, à boycotter le nouveau nom de domaine, rappelant les risques liés à l’achat d’une telle extension. Notamment celui d’un blocage pur et simple par certains pays.