Le serial killer est une fashion victim !

Par Ninelililabo


Mini résumé : Un braqueur s'évade de prison avec un esprit de revanche. Il est décidé à traquer son ancien co-détenu, un tueur en série qui a entrepris de lui coller ses crimes sur le dos...Mini critique: J'aime bien les serial killers ! Enfin au cinéma, hein ! Pas dans ma penderie ! Pour moi, fringant quadra, la référence absolue reste bien sur Hannibal Lecter du " Silence des Agneaux". J'étais donc curieux de voir quelle serait la réplique française à ce monstre mythique. Eh bien c'est... Manu Payet ! En effet l'acteur qui incarne Morel, le psychopathe du film, a de sérieux faux airs du jeune humoriste en vogue. Le comique involontaire du film se niche aussi chez le fugitif incarné par Dupontel, par ailleurs remarquable de conviction : lorsqu'il entame une marche rapide pour échapper à ses poursuivants, on croirait revoir son personnage de Râmbôô foulant la scène du Gymnase. 
Mais ce qui m'a profondément dérouté dans le film est beaucoup plus grave: le tueur en série s'habille comme moi ! Dans une des scènes en prison, j'ai clairement reconnu, porté par Morel, le petit t-shirt rayé bleu marine que j'avais acheté chez Gap l'hiver dernier. Qu'est-ce que ça veut dire ? Que je suis un serial killer en puissance ? Que j'ai un goût vestimentaire de chiotte ? Mon Dieu, faîtes que ce ne soit pas la deuxième hypothèse ! Du coup cette observation m'a un peu fait sortir du film et j'ai commencé à me focaliser sur le travail de la styliste. C'est ainsi que je peux vous dire que le personnage de Dupontel achète ses baskets à la Halle aux chaussures de Villebon-sur-Yvette ( une très jolie fin de série Adidas noires aux bandes blanches bien voyantes ) et que la femme soumise du tueur en série jouée par Natacha Régnier a fait les soldes chez Etam, avenue du Général Leclerc dans le 14 ème.
Après avoir parlé chiffons, il faut que je vous dise ce qui me chiffonne vraiment: le personnage flippant du film n'est pas celui qu'on croit. Pour moi c'est le bras droit de l'inspectrice incarnée par Alice Taglioni, et joué par Serge Hazanavicius . Clairement sacrifié au moment de l'écriture du scénario, il brille par son inutilité : il arrive systématiquement trop tard au moment des poursuites et des fusillades, et par la vacuité de ses propos: il est juste là pour donner la réplique à sa supérieure. Cela culmine avec cette sentence qu'il lâche au bout de trois quarts d'heure de film et après avoir examiné cinquante clichés de corps de jeunes filles mutilés: " bon sang mais ce type est bien un serial killer ! "  Combien d'années d'études en criminologie pour arriver à ce niveau d'expertise ? Pas assez apparemment !
En fait je l'aime bien moi ce film. Il est sincère et captivant pas comme "Scream 4" de Wes Craven dont les personnages récurrents sont horripilants et les effets trop systématiques. 
G.M.F