Samedi matin dans un discret salon élyséen, Nicolas Sarkozy a donc officiellement demandé la main de Carla Bruni – et obtenu son consentement - pour lui passer la bague au doigt devant le maire du quartier, spécialement mandé à cet effet. L’affaire s’est déroulée en toute intimité et aucune photo n’a filtré d’un événement qui n’est effectivement qu’une affaire familiale. Et c’est bien ainsi. On m’objectera que le marié est président de la République et qu’il est paradoxal que la peopolisation qui lui servait jusque là d’aura s’arrête au moment où la plupart des just married ont coutume d’extérioriser leur joie. De fait, nul cortège klaxonnant n’est sorti du palais de l’Elysée après la cérémonie…
Et c’est très bien ainsi ! Le corps du président n’est pas le corps du roi. Son mariage ne vise pas (et heureusement !) à la perpétuation d’une dynastie de droit divin. Que ce mariage ait eu lieu avec une rigueur sans ostentation est sain. Cela signifie que Nicolas Sarkozy et madame sont de bons républicains. Pour le confirmer, j’aimerais toutefois apprendre que les tourtereaux ont fait ouvrir, comme le fit De Gaulle en son temps, des compteurs d’eau et d’électricité à leurs noms désormais conjoints pour leurs appartements privés du faubourg Saint-Honoré… Car l’homme public et l’homme privé, distincts mais confondus en une même entité, ont autant de devoirs que de droits l’un envers l’autre et l’un envers tous les autres.
Sacré Nico, tout de même ! Un divorce, un mariage et prochaine étape … papa ? Et tout ça comme locataire à l’Elysée ! On lui souhaite volontiers plein de bonheur dans sa vie personnelle. Mais en attendant, on aimerait qu’un peu de la douceur de Carla, la suavité chantante, imprègne l’action politique du président Nicolas…