Quoi qu’il en soit, le problème de Philibert, ce n’est pas l’homoparodie recherchée, mais bien le fait qu’au-delà de la gentille et souriante parodie cinématographique, le réalisateur Sylvain Fusée et ses scénaristes n’ont pas grand-chose de mordant à nous faire déguster. J’attendais beaucoup de Philibert avant de découvrir le premier teaser qui m’a laissé abasourdi par la platitude des images montrées. « Ah… ça va être ça Philibert ? Pas un sourire décoché pendant la minute de bande-annonce, ça ne peut pas être bon signe… ».
Confirmation devant le long-métrage, bide monstrueux au box-office français ces dernières semaines. Lancé dans 300 salles, le film n’a même pas attiré 50.000 spectateurs en première semaine. Lorgnant à l’évidence sur le succès des OSS117 qui caracolaient en tête du box-office à leurs sorties respectives et affichaient 2 millions d’entrées en fin de parcours, Philibert comptait certainement lui aussi être millionnaire alors qu’il n’intègre même pas le Top 10 hebdomadaire et finira sa carrière dans le meilleur des cas aux alentours de 100.000 entrées… un score qui aurait déjà été considéré comme décevant en première semaine, sans doute.
Le fait que le film soit raté n’arrangera rien à sa carrière, mais il n’explique pas ce démarrage catastrophique. A cela, il faudra plutôt reprocher l’incapacité de vendre le film de la part du distributeur qui n’en aura jamais fait un film alléchant. L’absence de réelle qualité cinématographique du film ne fera que le couler plus rapidement. La parodie fait sourire, au mieux, quand on aimerait être hilare. Les personnages sont vides, les dialogues trop plats, et le film manque totalement d’empreinte visuelle. Que Jérémie Rénier se rassure, son Philibert en collant coloré et moulant ne restera pas longtemps dans les mémoires.
Avec un beau petit star power au casting et des critiques plutôt élogieuses, le film avait de quoi attirer un ou deux millions de spectateurs en salles… pourtant il cale sous la barre des 200.000. Sont-ils comme moi un peu agacés par la Deneuve 2011, figée dans le temps et plus vraiment l’actrice qu’elle a été ? Si c’est cela, je ne peux pas leur reprocher d’avoir eu peur du film. Elle le tire vers le bas c’est certain, mais heureusement elle n’est pas seule à bord. Oui bon, je sais, je tape beaucoup sur Deneuve, mais puisque la critique française n’ose pas toucher à Catherine, moi ça ne me gêne pas, et ça me titille même, quand je la vois incapable d’exprimer quoi que ce soit de neuf à l’écran d’un film à l’autre. Harrison Ford, dans le genre ex-gloire plus vraiment dans le coup, aura au moins eu le mérite de jouer le grognon méchant avec conviction dans Morning Glory, même si le film n’est pas grand-chose de plus qu’une bonne sortie entre amis un vendredi soir, et que dans le dernier acte, ça part pas dans le bon sens (morale hollywoodienne, quand tu nous tiens…).