Internet est une vraie saloperie, quand on y pense. Enfin, je veux dire, pour ceux qui font des prédictions foireuses et qui ne veulent pas admettre leurs erreurs, c’est une vraie saloperie : Internet n’oublie pas. On comprend pourquoi les politiciens le voient d’un très mauvais œil et tentent de le museler. Et on comprend pourquoi les écolos réchauffistes vont avoir de plus en plus de mal avec leurs bobards alarmistes.
Dernièrement, c’est un certain Gavin Atkins, un journaliste de Asian Correspondant, qui posait la question suivante : que sont donc devenus les 50 millions de réfugiés climatiques qu’on nous bombardait comme certitude il y a quelques années ?
Oui oui, rappelez-vous.
Nous sommes en 2005 (il y a six ans, donc) et le Programme pour l’Environnement des Nations Unies prédit, pour 2010, au moins 50 millions de personnes forcées à migrer à cause des conditions climatiques détériorées par le vilain CO2 et, plus généralement, par les méchancetés que fait subir l’Humanité à la planète.
À cette période, la prédiction est même assortie d’une jolie carte colorée, que je fournis ici :
(Cliquez sur l’image pour l’agrandir)
Petit aspect truculent que je m’empresse de noter : cette carte a été réalisée en partie grâce aux efforts précis et pointus des équipes du Monde Diplodocus dont les prouesses en terme d’informations cryptomarxistes justes et équilibrées ne sont plus à prouver.
Revenons à présent à nos jours, et regardons l’état des migrations planétaires, histoire de comparer les prédictions avec les résultats obtenus en vraie grandeur.
Comme le note judicieusement Anthony Watts — dont le travail remarquable en matière de réchauffement climatique aura contribué à ramener le débat dans le domaine de la science — la plupart des îles menacées de disparition en 2005 ont survécu au pire.
En fait, c’est même plutôt de mieux en mieux : les Bahamas ont vu leur population augmenter de 50.000 personnes sur les 10 dernières années, Ste Lucie nous informe d’un accroissement de population de 5% sur la même période, les Seychelles n’ont noté aucune migration massive (et sont passés de 81.000 personnes en 2002 à 88.000 en 2010) et les Îles Solomon constatent elles-aussi que les réfugiés climatiques ne peuvent provenir de chez eux puisque leur population a augmenté de 100.000 individus en 10 ans.
Bref, comme on l’aura constaté à l’absence de news climatiques lacrymale en 2010, les carbono-réfugiés n’ont jamais frôlé les 50 millions, ou même le million d’ailleurs. Mieux, si l’on regarde la jolie carte coloré, on peut aussi affirmer sans trop se tromper que la fonte des glaces catastrophique (figurée dans un vert palot) avec dégel de permafrost n’a pas eu lieu, les ouragans (aplats roses) n’ont pas été significativement plus violents en 2010 que les autres années, et les sécheresses n’ont pas réellement défrayé la chronique.
Oh, il y a bel et bien des gens qui n’ont pas d’eau potable. Il y a bel et bien des gens qui sont morts dans des ouragans, ou noyés, en 2010. Par un habile bidouillage sémantique, on placera vite fait tous ces malheureux dans les réfugiés climatiques, étendant ainsi largement la définition bien au-delà de ce qu’elle était censée recouvrir au départ… Mais en réalité, si l’on revient à la définition initiale, il n’y a rien qui, statistiquement ou même journalistiquement, permette de relier ces événements à ce nom d’une pipe de Réchauffement Climatique d’Origine Humaine Qui N’En Finit Pas De Ne Pas Arriver, au plus grand désarroi des familles dont les factures de chauffage en hiver ne veulent pas diminuer des masses.
La réalité est particulièrement agaçante, mais, comme je le disais en introduction, Internet l’est encore plus : non seulement, on retrouve assez facilement les traces de ces prédictions foireuses, mais en plus, lorsque ceux qui les ont faites tentent le tout pour le tout pour les effacer, on retrouve quand même leurs traces dans les caches des indexeurs : les Nations-Unies, se rendant benoîtement compte que leurs prédictions étaient pour le moins défraîchies, se sont empressées de retirer l’annonce de leur site … qu’on retrouve tout de même dans le cache Google. Et crotte…
Au passage, on admirera l’unanimité de la presse franchouille sur le sujet : aucun article de presse, aucune note, aucun entrefilet ou aucune dépêche de l’Agence Fausse Presse pour indiquer que l’ONU s’est magistralement planté sur ses prédictions alarmistes. La maison Foucart & Huet (Tripes & Volaille) ne nous gratifiera donc pas du moindre article. Snif. On le regretterai presque.
Ceci est déjà assez gros, mais on peut faire mieux : Andrew Bolt, un Américain – ils sont félons, ces Américains – n’a rien trouvé de mieux à faire qu’à compiler les prophéties catastrophistes des écolos de salon, dans les rangs desquels on retrouve le célèbrissime milliardaire Al Gore, et à noter les dates des prédictions.
C’est assez comique, au final : en décembre 2008, le Gore nous annonce donc que la calotte arctique sera totalement fondue dans les cinq ans, soit … 2013. En avril 2009, il déplace un chouilla sa prophétie en 2014. En octobre de la même année, Gore recalibre sa boule de cristal en repoussant la date de déglaçage total pour 2019.
Bref : le réchauffement climatique est de plus en plus rapide, qu’on vous dit, il est de plus en plus catastrophique, qu’on vous dit, et il va nous faire de plus en plus mal, mais en attendant, on repousse un peu plus toutes les prédictions au fur et à mesure que le temps passe.
De ce point de vue, les rigolos du Club de Rome avaient au moins choisi des dates un peu éloignées de leur vivant en plaçant le début de sérieux problèmes autour de 2010, ce qui, vu de 1972, permettait aux auteurs de disparaître dans la nature, ou, plus simplement encore, mourir discrètement, avant de voir leurs prédictions échouer plus ou moins misérablement.
Les réchauffistes et les plombiers géopolitiques de l’écologie étatique à subventions exponentielles n’ont pas eu cette bonne idée et continuent donc de se planter régulièrement et systématiquement.
C’est une double bonne nouvelle, finalement : l’humanité ne semble pas condamnée à mourir noyée ou brûlée, ce qui est une excellente chose, et cela réduit d’autant la microscopique crédibilité des fluffies hystériques, ce qui est une opportunité merveilleuse d’arrêter de subventionner leurs conneries.
Gageons cependant qu’en France, au moins, on saura ne pas tenir compte de ces péripéties et qu’on continuera d’encenser ces fiers penseurs d’un collectivisme décroissant et malthusien.