Leur son n’a donc rien d’original, c’est du rock’n'roll. Ils connaissent la recette et l’appliquent à leur manière : comme des bourrins. Comme il faut quoi. Dès qu’ils s’en éloignent un peu (« Spare Room », trois minutes sans intérêt), ils rentrent dans le décor. Ils n’ont pas réussi à (ou voulu) diversifier leur son comme a pu le faire avec succès Ty Segall sur son dernier album. Du coup la fin de l’album tire un peu en longueur et leur côté brouillon est un peu plus irritant, alors qu’il était franchement exaltant dans la grosse première moitié du disque (les cinq premiers morceaux à la suite font un bien fou). Mais peu importe. Si vous avez un style musical favori, vous connaissez probablement le plaisir de découvrir un groupe qui tombe pile-poil dans votre « zone de confort », un groupe qui fait le son qui vous plaît, et rien de plus. C’est comme rentrer chez ses parents le weekend et découvrir que votre mère vous a cuisiné votre repas préféré. C’est comme avoir un examen dans lequel vous devez choisir un sujet au hasard, et tomber sur votre spécialité. C’est une putain de bouffée d’air frais.
Pendant une grosse vingtaine de minutes, quel que soit votre style vestimentaire et votre tempérament, Bass Drum of Death vous greffe un Perfecto à la peau et vous enfile un jean troué, et si vous n’avez pas envie de secouer vos cheveux, renverser des poubelles et dévisager tout représentant d’une quelconque autorité qui aurait la mauvaise idée de croiser votre regard, vous n’avez pas mis le son suffisamment fort.
Sorti le 22 février 2011 chez Inflated Records http://www.myspace.com/johnbarrettmusic