L’essayiste Pascal Bruckner, qui depuis longtemps défend le travail du sexe, (Lire cet article de 2007) a accordé une interview dans le nouvel Observateur pour exprimer son désaccord avec l’initiative de pénaliser le client.
“Il s’agit d’une volonté totalitaire de punir le client sous couvert de protéger les prostitué(e)s. Or, on sait au contraire que ce type de mesure a pour conséquence de multiplier la clandestinité. On a pu l’observer en Suède par exemple. De même que la loi de 2003 sur le racolage passif, qui s’est contenté de mettre les prostitué(e)s à l’abri des regards, a eu pour seul effet d’augmenter la clandestinité.
Je m’oppose à cette “croisade morale” : l’Etat n’a pas à dicter la conduite des gens. Avec cette proposition, Roselyne Bachelot s’inscrit dans l’attitude du gouvernement qui consiste à avoir des bouffées de moralisme délirant, pour faire oublier le reste. Pour ne pas parler du chômage, de la sécurité et des autres problèmes, on ressort la prostitution.”