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Vendredi 15 avril, la Cour suprême indienne a annoncé la libération sous caution de Binayak Sen, "le médecin aux pieds nus" condamné fin 2010 à la prison à vie par le tribunal de Chhattisgarh (Inde centrale) pour sédition (instigation à l'émeute, à la révolte et au soulèvement contre la puissance établie).L'affaire avait connu un fort retentissement dans le pays mais aussi à l'étranger. L'organisation d'Amnesty international l'avait désigné comme un "prisonnier de conscience". Binayak Sen, un médecin des pauvres disciples de Gandhi, avait consacré 30 ans de sa vie à soigner les communautés tribales du centre de l'Inde.Même si tous se réjouissent de sa libération, l'affaire n'est pas terminée pour autant. En effet, le tribunal de Raipur qui l'a condamné, a désigné Binayak Sen comme un agent actif de la guérilla naxaliste (maoïste) très active dans cette région particulièrement pauvre de l'Inde. La décision de la Cour suprême de New Dehli remet donc en cause le jugement en première instance et met la lumière sur un conflit oublié qui secoue le coeur de l'Inde.Dans l'Etat du Chhattisgarh, paramilitaires et maoïstes se livrent à une guerre sans fin depuis des années, alimentée par le sentiment des locaux dépossédés de leur terre par les grandes sociétés minières. Binayak Sen avait décidé de travailler dans cette région, en tant que sympathisant, dans le souci d'aider les populations locales en souffrance.Source : http://www.lemonde.fr