En seulement 48 heures, plus de 100 personnes ont été tuées à Nalout et Yefren, deux villes au sud-ouest de Tripoli attaquées par les forces loyales à Mouammar Kadhafi. Par ailleurs, un millier de personnes a péri en six semaines à Misrata (200 km à l’est de Tripoli), alors que l’ONU a reçu l’autorisation du gouvernement libyen pour y envoyer une mission humanitaire. Tripoli a d’autre part garanti « un passage sûr » à des équipes internationales humanitaires dans les zones qu’il contrôle.
Selon le Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés, environ 3’000 Libyens ont fui samedi les montagnes de l’Ouest pour rejoindre la Tunisie. Dans la ville assiégée de Misrata, le bilan des victimes s’alourdit et la situation humanitaire reste inquiétante.
Le secrétaire d’Etat britannique pour le développement international, Andrew Mitchell, a déclaré à la BBC que la situation à Misrata s’était « sérieusement détériorée ces derniers jours. « 5’000 travailleurs étrangers pauvres sont bloqués sur un quai. Des explosions ont lieu à quelque 300 mètres de là » a-t-il précisé. Il a annoncé que son pays allait évacuer par la mer, via l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ce groupe de travailleurs.
Lundi, l’OIM a secouru près de 1’000 migrants, arrivés dans la soirée à Benghazi, et le Comité international de la Croix-Rouge en a évacué 618 autres, par la mer, seule porte sur l’extérieur.
Dans la journée, les pilonnages soutenus ont secoué la ville, survolée par des appareils de l’Otan. Un millier de citoyens ont péri à Misrata et 3’000 ont été blessés, selon des sources médicales. « 90% des morts sont des civils », estime l’administrateur de l’hôpital de la ville, le Dr Khaled Abou Falgha.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a appelé lundi à un cessez-le-feu réel en Libye, soulignant que c’était l’un des trois objectifs de l’ONU, avec l’extension de l’aide humanitaire, et la poursuite du « dialogue politique et la recherche d’une solution politique ».
De son côté, le Premier ministre britannique David Cameron a de nouveau réitéré qu’il n’était « pas question d’une invasion ou d’une occupation », alors que le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, Axel Poniatowski, réclamait à l’Otan l’envoi de forces spéciales au sol pour éviter un « enlisement ».
Source : AFP