Par Fabienne
Une exposition éphémère débute ce soir dans une ambiance particulièrement surprenante : les œuvres de sept artistes issus de la scène artistique émergente New-Yorkaise sont à découvrir à la lueur des bougies.
Un vernissage en pleine préparation dans l’intimité d’un espace surprenant. Nous avons eu l’honneur d’en être les invités privilégiés, le temps d’une soirée de rencontre et de découverte…
Audrey m’attend devant un bâtiment vitré à la façade imposante et austère, nous sommes dans le 13ème, loin du charme des petites ruelles parisiennes, elle m’invite à entrer et m’explique le rôle qu’elle va jouer : celui d’interprète ! Celui que je suis venu rencontrer ce soir s’active à planter les bases d’un projet qu’il mène depuis longtemps déjà : Projective City.
Un grand pan de rideau noir tombe sur cet espace brut, brut de béton, presque en friche qui se transforme tout d’un coup à la lueur des bougies en un écrin mystique presque religieux pour les œuvres de sept artistes. Durant une semaine, les lieux vont être investis, habités pas des œuvres issues d’un échantillon de la scène émergente New-Yorkaise.
Benjamin Evans
L’homme aux commandes de cette expostion éphèmere est un artiste plasticien d’origine canadienne, qui a également arboré durant quelques années, la casquette de dirigeant de galerie, pour une première dans son pays natal, suivie par NURTUREart, en plein cœur de Brooklyn : Benjamin Evans.
A l’initiative de différents projets tournés vers les artistes émergents de la scène New-Yorkaise, il se lance aujourd’hui un nouveau défi avec Projective City -un titre inspiré par les écrits de Luc Boltanski -sociologue et frère de notre célébrissime représentant français pour la Biennale vénitienne à venir : Christian- bien sûr promouvoir la création contemporaine, mais surtout créer la passerelle entre le réseau qu’il a su développer aux États-Unis et ses nouvelles ambitions de vie dans la capitale !
L’occasion pour Art’ilt de vous présenter l’entreprise dans laquelle se lance aujourd’hui Benjamin. Et si pour lui donner de nouveaux moyens de présentations à la création contemporaine est essentiel, à nous maintenant de lui offrir un espace d’expression pour Projective City :
Benjamin, peux-tu nous présenter Projective City, quelle est la nature exacte de ce projet au titre finalement assez mystérieux ?
Projective City n’est pas réellement UN projet il s’agit plutôt d’un ensemble de projets expérimentaux qui tendent à devenir de nouveaux modèles de représentation de l’art contemporain en effaçant les frontières entre les artistes, l’espace d’une galerie et la scène associative. Je trouve que pour beaucoup, les moyens habituels sont limitatifs, je veux donc être capable de dépasser ces carcans. Nous avons une idée bien précise de ce vers quoi nous voulons aller…
« Si la Foudre tombait sur les lieux bas » sera donc la toute première exposition réalisée dans le cadre de Projective City. Le titre qui lui a été donné est extrait d’une citation de Pascal, qui traite de la différence entre l’esprit poétique et l’esprit scientifique, rationnel… Un sujet qui m’intéresse tout particulièrement.
En fait beaucoup des œuvres présentées peuvent être considérées comme un exemple illustrant cet esprit quasi-poétique provenant d’esprits très rationnels.
L’investissement temporaire des lieux est possible grâce au soutien de la société EUROSIC qui a mis a notre disposition -et à titre gracieux- ce grand espace en transition… en attendant qu’il devienne une boutique nous le transformons en lieu de représentation artistique. Toutefois il n’y a pas d’électricité… C’est pourquoi nous avons trouvé une alternative finalement parfaite : nous éclairons a la bougie ! Ceci a été à la fois une contrainte et un avantage esthétique finalement. Nous sommes plutôt contents du résultat et de l’atmosphère que cet éclairage procure.
Tu peux nous parler des artistes présentés aujourd’hui dans le cadre de cette exposition « Si la Foudre tombait sur les lieux bas » ?
Eh bien, les artistes qui sont ici sont pour la plupart des artistes que j’ai choisi de représenter d’une manière plus durable. Ils sont New-Yorkais, ville ou j’ai vécu et connu beaucoup de jeunes artistes émergents dont le travail est vraiment, vraiment, fantastique, je crois fermement que leurs œuvres ont besoin d’un public plus large et j’ai pensé que Paris serait un bon endroit pour cela. Mais aux vues des contraintes d’éclairage, j’ai sélectionné les artistes dont le travail me semblait adapté à ce type d’espace très romantique ; Ce sont des artistes qui ont en grande partie des œuvres en 2 dimensions et dont le travail comporte des éléments relevant du mystérieux et du romantique et qui s’adaptent donc bien à l’ambiance créée par la bougie. Au nombre de sept, il s’agit de Sookoon Ang, Jonathan Brand, Jaclyn Conley, Meg Hitchcock, Siobhan McBride, James Reeder et Stacey Watson.
Jaclyn Conley, Untitled (Child Series 2), 14×12, 2009 • Sookoon 2011
James Reeder, City 07, 5.5×7.5, 2007 • Stacey Watson, 14 Rig
Jonathan Brand Diamond, 7x7x5.5, 2008 • Siobhan McBride, Elaina’s House, 9 x 12, 2010 • Meg Hitchcock, Meditation (détail)
Et après, vers quoi penses-tu orienter Projective City ?
Il y a beaucoup de choses différentes que je voudrais poursuivre. Bien sûr continuer à mettre en place des expositions “pop-up”, nous avons par ailleurs un nouveau programme pour futurs, nouveaux collectionneurs que je vais lancer vendredi, j’espère. Une solution intéressante visant à encourager un premier pas vers l’art contemporain qui a tendance à intimider. En fait, ce n’est pas seulement pour vendre il s’agit surtout de proposer des rencontres entre artistes américains et public français. L’idée est de créer un échange significatif, de permettre aux collectionneurs et aux artistes de se rencontrer autour des œuvres, d’entendre parler d’art, de son contexte historique, de ce qui anime l’artiste etc…
Nous souhaitons développer des galeries miniatures dans toute la ville, notamment dans le quartier de Belleville… Mais c’est encore un secret, je n’en dirai donc pas plus ! A New York, ce genre d’initiatives rencontre un grand succès – les gens transforment facilement leur appartement en galerie pour des durées plus ou moins longues.
Et encore de nombreuses idées pour aller plus loin : mettre en place un programme de résidences artistiques et philosophiques, reprendre l’écriture sur certains de ces points nos projets se rapprochent nous serons surement amenés à développer quelque chose ensemble. Si dans l’immédiat beaucoup de choses sont au programme l’ouverture vers les sollicitations et propositions à caractère artistique est prévue !
Si la Foudre tombait sur les lieux bas par Projective City
Vernissage le vendredi 08 avril 2011
Du 08 au 16 avril 2011
4 rue Fulton, 75013 Paris
M° Quai de la Gare.
Enfin, je vous invite à venir au rendez-vous tout à l’heure (18h) pour le vernissage de l’exposition !