La seconde moitié du XIIIe voit s’épanouir le décor des dos dits “à la grotesque”. Il s’agit de la répétition d’une palette dorée sur tout le dos, les palettes étant poussées les unes au dessus des autres. Le motif de ces palettes est constitué d’une série de tortillons orientés dans le même sens, s’harmonisant en vaguelettes, et s’enroulant sur un ou plusieurs petits points dorés.
Ce décor est apparu au XVIIe siècle. Il peut être obtenu par l’usage de petits fers mais je n’en ai pas trouvé d’exemple.
Le décor à la grotesque peut être poussé sur un dos à nerfs et remplir chaque entre nerf, sauf bien sûr celui de la pièce de titre.Il me semble cependant que ce décor s’épanouit au mieux sur les dos lisses qui ménagent seulement deux pièces de maroquin de couleur pour le titre et la tomaison, le plus souvent séparées de filets dorés en place de faux nerf. Le titre peut aussi être doré à même la peau du dos, traditionnellement ou en long comme sur l’exemple photographié.De nombreux relieurs ont laissé leurs noms sur des reliures à la grotesque comme Jacques Antoine De Rome, Nicolas-Denis Derome le Jeune ou Antoine-Michel Padeloup.Un décor approchant consiste en une série de chaînettes disposées à l’identique.Au début du XIXe en revanche, dans le même esprit de décor, l’usage de fers reproduisant des résilles dorées entre des faux- nerfs ou compartiments paraît avoir remplacé les palettes grotesques, bien irrégulières, des siècles précédents. Lauverjat