Les tendances estivales de Rochas

Publié le 18 avril 2011 par Stev

 Marcel Rochas.
Marco Zanini.On voulait commencer notre article comme ça : « Elles étaient assises à la terrasse du Métropole pour célébrer les premiers beaux jours du printemps, elles fumaient des VOGUE mentholées en buvant un cappuccino. Entre copines, quoi. Ça braillait mode et colorblocking dans tous les sens, les noms de Chanel, Dior, Calvin Klein et Gucci fusaient dans l'air comme les missiles en Lybie quand l'une d'entre elles se mit à souffler d'un ennui profond. Elles s'interrompirent, toutes la regardèrent, interloquées. Cette copine blasée, en relevant dédaigneusement sa mèche de cheveux, affirma : "ROCHAS !" ». Vous savez qu'on développe des obsessions, la plus tenace étant celle pour Céline. Eh bien, récemment, nous nous sommes épris de Marco Zanini et de sa direction artistique chez Rochas. Ce n'est pas qu'une simple lubie, c'est une véritable affirmation de soi. Pourquoi ? Parce que chez Chanel, il fait des pubs pour les glaces, les voitures, le coca et bientôt la bouffe pour chien à coup sûr. Le pauvre, son complexe d'infériorité face à Saint Laurent le perdra… En tout cas, ça fait perdre de l'aura à Chanel qui nous paraît tellement plus cheap parce que beaucoup, beaucoup trop commercialeNo way. Dior ? Même notre copine Nadège qui habite en plein milieu de l'Ardèche porte du Dior et bientôt ce seront des milliards de Chinois nouveaux riches, luxe de masse et clone attitude: Bonjour ! Lanvin, Gucci, Calvin Klein, Donna Karan ? C'est trop simple. Et pourquoi pas le total look aussi pendant qu'on y est ?! Tout est parfaitement orchestré pour que ce soit « marketé » désirable. Les gros rouleaux compresseurs de la mode et du luxe ont bien fait leur travail. Génial ! On est mortes de joie… Dans dix ans, on sera dans un de ces films où les gens sont comme des robots et portent tous le même uniforme.Alors, on a cherché, on s'est dit que si on était les heureuses gagnantes de l'Euromillions de vendredi prochain, qu'est-ce qu'on achèterait ? « Oui » à Céline, évidemment, parce qu'en fait, même si tout le monde s'extasie, ça reste tellement inabordable, conceptuel dans l'image de marque (boutique à moitié délabrée pour un luxe épuré) et chiant à trouver (pas d'e-shop, peu de points de vente) qu'on foncerait… Mais à part Phoebe qui est notre faiblesse avouée, on fondrait bien pour des marques à l'aura d'antan, qui essayent sans en faire des tonnes, comme Rochas. Des griffes qui ont du mal à émerger de nouveau mais qui ont le pouvoir de vous donner le choix du risque et par conséquent de l'originalPre-fall 2011 = über coolitude Ça puait l'article hip à plein nez mais des gens qui nous tiennent à cœur et dont nous tairons le nom nous ont dit : « C'est pour les vieilles ! » ou : « Quitte à acheter du luxe, autant acheter un nom qui a encore de la gueule ». On était prêts à abandonner et puis non… pas notre genre. C'est surtout sur la collection d'été qu'on avait flashé avec les imprimés folkloriques suédois et les lunettes rondes (preuve en est le 15 X juste avant, écrit il y a quelque temps déjà). Oui! à l'imprimé Gretschen dans la montagne - Oui! aux lunettes rondes.On est pratiquement sûrs que des filles comme Chloé Sevigny pourraient porter ce genre de ringardises hip, que la brooklynoise fertilement créative pourra s'en emparer avec grandeur. Même si, en effet, le stylisme de la dernière collection est simplement à chier et fait mamie de 60 ans, il y a des pièces qu'on récupère avec aisance : pantalon imprimé fleurs en satin noir, les manteaux oversized, les chapeaux rétro en astrakan, les vestes en imprimés colorés, même les simples pulls bicolores sont cool. Ça fait un peu grand-mère mais justement, on éprouve une passion infinie pour l'arriéré rendu cool. Fall 2011 = Plus mémé mais à se l'approprier avec créativité. En plus, quitte à dire : « Regarde, ma veste c'est une… », on préfère dire Rochas par Marco Zanini que Chanel par ce tonton Karl qui ne sait plus quoi inventer pour essayer de se faire remarquer. Nous, quand on porte du luxe, on a aussi envie d'être différents, d'avoir trouvé le petit truc qui fait la différence. De pouvoir dire que ça a été fait par un mec qui a un père italien, une mère suédoise, ancien assistant de Donatella Versace. On a envie de raconter l'histoire de Marcel Rochas et de sa dentelle, du fait que dans les années 40, il habillait le tout-Hollywood… Oui, c'est aussi pour ça qu'on aime des marques moins présentes sur la scène médiatique et qui ont une aura plus ringarde mais que l'on aime s'approprier à notre manière. Parce ce que ce qui compte avant tout, C'EST DE SURPRENDRE. 
(+ On est un peu amoureuse de Marco. Z, alors ça aide)
Bien à vous.