Quand son frère a sauté sur une bombe, il n’a pas quitté la mosquée avant la fin de la prière. Quand le président de la République est venu lui présenter ses condoléances, il lui a dit : "Barre-toi ou je tire.". Niyazbek ne veut d’arrangement avec personne. Niyazbek n’écoute que sa conscience.
La russe Julia Latynina s'est faite connaître avec « La chasse au renne de Sibérie » chez « Actes Noirs ». Journaliste née à Moscou, elle est extrêmement critique vis à vis des pouvoirs politiques en place en Russie. Et cela se ressent à la lecture du premier volet de sa « Trilogie du Caucase » : « Caucase Circus ».
Ce qui frappe dès le début de ce roman (sans mauvais jeu de mots), c'est la violence inouïe dans laquelle le lecteur est plongé. Le décor est planté, glauque. Au bout de quelques pages, il reste quelques survivants mais déjà, les guerres qui opposent dignitaires ou ressortissants russes et chefs de bandes Tchétchènes font de nombreuses victimes. Scènes de guerre, tortures, tous les ingrédients qui vont composer ce thriller complexe apparaissent.
Cependant, même si le vocabulaire est souvent direct, voire cru, la trame des aventures de Vladislav Pankov nous prend dès le début. Sorte de thriller "géopolitico-financier", « Caucase Circus » évoque une petite république coincée entre la Tchétchénie et la mer Caspienne. Là-bas, les enjeux sont importants. Neuf ans après des aventures qui lui coûteront un doigt (!) Vladislav se retrouvera pris entre plusieurs feux : un pouvoir local léonin, des gangsters qui travaillent avec les services secrets russes, des terroristes intégristes Tchétchènes et même le Kremlin, qui se rétrocommissionne sur les milliards censés être alloués au Caucase !
Affublé d'un étrange acolyte répondant au nom de Niyazbek, Pankov arrivera-t-il à survivre dans le Caucase ?
Accrochez-vous aux premières pages car la « Trilogie du Caucase » s'annonce vraiment bien ! Vous serez plongé dans des univers tous plus étranges et tous plus noirs les uns que les autres. Vous rencontrerez des personnages pour le moins singuliers.
Tout est parfaitement dosé dans ce roman noir qui renouvelle habilement le genre. Après Stieg Larsson et Camilla Läckberg, Actes Sud prouve une nouvelle fois son aptitude à dénicher de grands talents. Avis aux amateurs !