Se promener dans la rue Alcala c’est se promener dans le cœur de Madrid. Quiconque visite cette ville à presque le devoir de passer par cette rue et de se laisser émerveiller par une des plus belles, évocatrices et emblématiques rues, la plus longue et une des plus vieilles de Madrid, qui nait à la Puerta del Sol.
Dans les années 40, la tradition voulait que quiconque visitait Madrid se fasse photographier dans cette rue, symbole d’être arrivé dans la capitale. Et encore aujourd’hui il est rare de ne pas se laisser photographier dans ce fabuleux environnement. Pour les madrilènes et les autres espagnols, c’est un symbole des films des années 60, où l’on voyait toutes ces voitures (Seat 600 principalement) faire le tour de la Puerta de Alcala. Ceux qui la visitent pour la première fois sont non seulement surpris par la beauté de ses bâtiments et ses monuments (la Cibeles, le bâtiment de Correos, le Palacio de Linares –aujourd’hui converti en la Casa de América−, la Puerta de Alcalá, etc.), mais aussi par son environnement soigné, entouré d’arbres et de fleurs.
Au numéro 49 de cette rue, à la hauteur du métro Banco de España, on trouve le siège central de l’Institut Cervantès. Cette institution publique a été créée en 1991 pour la promotion et l’enseignement de la langue espagnole et pour la diffusion de la culture espagnole et hispano-américaine. En plus de son autre siège à Alcala de Henares (Madrid), lieu de naissance de l’écrivain Miguel de Cervantès, il existe des centres de cet Institut dans les cinq continents.
Entre ses objectifs il y a celui de réaliser des activités de diffusion culturelle en collaboration avec d’autres organismes espagnols, comme c’est le cas de la coproduction de l’Institut Cervantès, Médecins sans Frontières et le journal El Pais dans l’exposition photographique “Témoin de l’oubli”. L’exposition réunit les témoignages de huit grands écrivains en langue espagnole sur différents conflits dans le monde, qui ont été captées par l’objectif du photographe Juan Carlos Tomasi.
Depuis octobre 2008 jusqu’à mai 2010, Mario Vargas Llosa, Sergio Ramirez, Laura Restrepo, Juan José Millas, John Carlin, Laura Esquivel, Manuel Vicent et Leila Guerriero se sont déplacé dans les coins de la planète les plus problématiques comme le Congo, Haïti, le Yemen, Cachemire (Inde), Bangladesh et Malaisie, Guatemala, Colombie et Zimbabwe, pour dénoncer avec leurs témoignages les horreurs de l’humanité.
Écrits sur le terrain, ces reportages prétendent montrer la misère que vivent quotidiennement des millions d’êtres humains, dans des pays où la vie ne vaut rien, où les viols, les maladies, les enlèvements et les disparitions sont à l’ordre du jour. Et avec un objectif clair: que le reste du monde n’oublie pas ce qui ce passe dans ces pays. Seulement en étant conscient des atrocités qui se passent quotidiennement dans le monde, nous serons capables un jour d’y mettre fin.