La fille sur la rive

Publié le 18 avril 2011 par Clarabel

Coincée dans une ville-enclave, Nour, quatorze ans, est sur le point de craquer. Elle ne supporte plus cette existence - sa marginalité lui fait sentir le poids douloureux de la solitude, elle est lasse des moqueries de ses camarades, des fêtes et des danses organisées par le bourgmestre dans le but de divertir la population, bien entendu Nour n'y trouve aucun plaisir. Ce qu'elle préfère, c'est s'enfermer dans son grenier pour confectionner des petites boîtes ou se promener le long de la rive brumeuse et observer les chats sauvages (avant qu'ils soient trucidés par des missions commandos). Avouez que l'atmosphère est bien étrange et étouffante ! Ce roman ne s'éternise pas au-delà de 60 pages, lui laissant le temps de dresser un portrait d'adolescente décalée et en quête de vérité. Pourquoi des patrouilles sur les berges ? que cherche-t-on à lui cacher ? pourquoi ne peut-on pas sortir de la ville ? pourquoi les frontières sont-elles fermées ? Le soir du fleuve en crue, Nour décide alors de braver l'interdiction et se rend près des eaux réputées mortelles. Advienne que pourra.
Ce fut, hélas pour moi, une lecture un peu trop morbide, et probablement trop courte aussi. J'encourageais fortement l'héroïne à se poser des questions et à vouloir s'évader de son bourbier, l'oppression se ressent tellement (et pourtant ce roman n'est pas bien long !) que j'étais pressée de tourner la dernière page. En bref, je suis totalement passée à côté de ce roman d'anticipation. J'ai trouvé l'ensemble trop sinistre, et pas assez exploité. Il nous reste des tonnes de questions sans réponses à la fin et c'est dommage.

La fille sur la rive - Hélène Vignal
doAdo noir (Rouergue, 2011) - 8€