Chronique du lundi 18 avril 2011.
L’équipe de Montpellier voit sa saison remise en cause par une défaite contre Bayonne qui aurait pu aussi bien se transformer en victoire. Difficile de se sentir plus frustré au sortir d’un tel match, d’autant plus que cette contre-performance remet en cause une possible qualification en H Cup.
Ne pas oublier d’où vient cette équipe :
Il ne faut surtout pas oublier que, l’an dernier, Montpellier a eu du mal à assurer le maintien et que la base de l’effectif de cette équipe est toujours la même. Du coup, avoir fait la course en tête sur quasiment toute la saison est un exploit qui devient maintenant difficile à maintenir alors que le niveau monte et que toutes les équipes, ou presque, sont à la recherche de points. Les joueurs Héraultais découvrent un nouveau challenge qui, à la base, semble plus facile que celui du maintien car il n’y a plus à jouer la peur au ventre. Pourtant, d’une manière différente, il est difficile de devenir le favori, d’être capable d’imposer son jeu à ses adversaires, surtout quand celui-ci est ambitieux, et de gagner les matchs en succession. C’est un niveau de maîtrise que possèdent depuis longtemps les Toulousains, leur victoire face à Biarritz, en HCup, le prouve, ainsi que quelques autres équipes, par périodes, comme Clermont, Perpignan voire le Racing Métro mais c’est, en tout cas, une capacité qui n’est pas à la portée de beaucoup d’équipes.
La capacité à enchaîner les victoires est une première étape difficile. C’est la preuve du bon travail réalisé par l’entraîneur et de l’investissement des joueurs pour pouvoir hausser le niveau de jeu de l’équipe. Mais comme, bien sûr, toutes les équipes tendent vers le même objectif, c’est une première étape difficile à atteindre. Ensuite, en plus d’avoir la capacité d’enchaîner les bons résultats, il faut pouvoir le faire avec une certaine maîtrise qui donne une sécurité minimum lors de chaque rencontre. Cette sécurité, c’est la capacité à gagner même lorsque l’équipe joue un peu moins bien ou manque de réussite. C’est ce qui fait la différence entre Toulouse et les autres équipes sur les 20 dernières années. Toulouse a créé un niveau d’excellence tel que, même lorsque les générations de joueurs changent, la capacité de l’équipe à remporter les rencontres reste la même. Bien sûr, l’aisance financière de ce club vis à vis de ses concurrents aide à cela, mais il n’en reste pas moins que cette équipe est la seule à avoir la possibilité de gagner n’importe quel match, même lorsqu’elle n’est qu’à 80% de son potentiel. La victoire à Anoeta en est le dernier exemple.
Montpellier, en tant que nouveau venu dans le haut du tableau, n’a pas cette capacité à gagner facilement ses matchs. Fabien Galthié et Eric Béchu ont haussé le niveau de jeu de l’équipe, lui permettant d’atteindre le premier niveau, celui où se crée la dynamique de la victoire, mais l’ensemble reste encore fragile et peu, exemple contre Bayonne, s’écrouler dès que la machine connaît des ratés, en termes de concrétisation des actions, cette fois.
Tout se jouera face à Toulon :
Montpellier a besoin de gagner ses 2 derniers matchs pour se qualifier. En effet, il faudra au moins 73 points pour être sûr d’être dans les 6 premiers sans compter sur d’éventuelles contre-performances des autres équipes. Ce qui veut dire gagner à Brive, dès le week-end prochain, et, surtout, battre Toulon dans ce qui devrait être un véritable quart de finale joué à domicile. Toulon sera l’adversaire direct à éliminer, à condition bien sûr, que les Varois battent, le week-end prochain, Perpignan.
Le déplacement à Brive ne paraît pas le plus difficile qui soit. Les joueurs Corréziens se sentent sauvé depuis la défaite de La Rochelle à domicile et cette équipe manque singulièrement de caractère. Elle possède des talents mais, à de rares occasions, elle n’arrive pas à hausser son niveau de jeu. Il a vraiment fallu que la crise explose à la figure de tout le club pour que l’équipe se remette dans le droit chemin. Alors à 2 matchs des vacances, les Brivistes ne devraient pas être un adversaire trop diffiicle à manoeuvrer. Mais, pour cela, encore faut-il que les joueurs Héraultais ne perdent pas leurs vertus. Ils devront répondre présent dans le combat pendant au moins la première demi-heure et être suffisamment opportuniste pour, idéalement, faire la course en tête et, progressivement, laisser les envies Brivistes s’éteindre.
Tout se jouera alors face au voisin Toulonnais pour offrir à ce magnifique stade Du Manoir un derby qui sera une formidable promotion pour le rugby du Sud-Est de la France. Est-ce que les joueurs Héraultais auront la capacité à contrer une équipe Toulonnaise qui ne manquera pas d’expérience avec son ossature Bruno – Van Niekerk – Smith – Mignoni – Wilkinson – Lamont plus quelques autres ? Difficile d’en être sûr. Même si Fulgence Ouedraogo et François Trinh-Duc ont maintenant le sang froid des joueurs internationaux, il faudra plus que de l’envie et de l’enthousiasme pour battre des Toulonnais qui auront été dos au mur pendant plus de 2 mois. Fabien Galthié et Eric Béchu auront certainement suffisamment étudié le jeu adverse pour chercher les failles tactiques à exploiter, mais la puissance et la détermination risquent d’être du côté Varois.
Si jamais Montpellier ne finissait pas dans les 6 premiers, le sort semblerait cruel pour cette équipe, révélation de la saison par ses résultats et son jeu. Il ne faut pas non plus oublier que Montpellier a, pour la première fois, côtoyé les premiers rôles dans le Top14 et que si cela ne passe pas cette fois, l’avènement de la capitale de l’Hérault n’est que repoussé à la saison prochaine…
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