Le cinéaste chinois Zhang Yuan réalise Green Tea / Lu Cha (2003), l’histoire d’une romance naissante et son évolution au travers des personnages interprétés par Vicky Zhao et Jiang Wen.
Wu Fang est une jeune diplômée qui rencontre des hommes à travers des « Blind date ». Elle y recherche l’âme sœur et rencontre Chen pour qui c’est la première fois. L’homme se révèle direct malgré une certaine maladresse et tombe sous le charme d’une Wu Fang qui met court à leur entrevue. Ce dernier n’entend pas les choses de cette façon… l’histoire prendra un tournant étrange lorsque Chen rencontrera le sosie de Fang, prénommé Lang dans un bar où elle joue du piano. Les deux jeunes femmes sont identiques physiquement mais d’un caractère différents. Elles partagent un autre point en commun : leur boisson favorite est le thé vert.
Green Tea profite d’une petite réputation confortable comme étant une pépite de style avec une histoire hypnotique. Laissons-nous alors porter par le film de Zhang Yuan qui offre un duo d’acteurs talentueux ainsi qu’une photographie signée par le génial Christopher Doyle. Ce dernier livre par ailleurs un travail monstre. Force est de constater que l’enthousiasme n’est pas partagé à la fin du visionnage. Une chose est incontestable, le style est là. La photo est superbe, les décors magnifiques, la réalisation du cinéaste chinois est visuellement splendide et rend le temps qui s’écoule d’une nature impalpable. Mais ici on ne parle que de forme.
Sur le fond, Green Tea souffre d’une accroche manquante et les questions que l’on se pose restent en suspend. Fang et Lang sont-elles les mêmes ? Existe-t-il une confusion des identités ou non ? Chen semble intrigué au départ pour s’en désintéressé par la suite. On a du mal à y croire tant c’est gros et d’un manque naturel flagrant. Il devient le confident de l’une qui a un passé lourd et se révèle auprès de l’autre. Le jeu de la séduction n’est pas inintéressant en soit. D’autant plus lorsqu’il s’agit (comme eux) de deux personnes seules qui se trouvent un alter ego respectif. L’ensemble est tout de même contaminé par une bavardage omniprésent et lourd. Les bâillements ne sont jamais bien loin.
Green Tea fait partie de ces films dont le fond et la forme est inégal. Le film de Zhang Yuan est un joli film à l’esthétique maîtrisée sur l’histoire d’une conteuse, Fang et de Chen qu’elle séduit. Pourtant l’histoire –peine à toucher et on s’ennuierait presque s’il n’y avait les formes pour sauver le fond.
I.D.
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