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Je recharge mes batteries

Publié le 17 avril 2011 par Anosenfants

★ Je ne peux pas être partout, alors en ce moment je suis ailleurs. Je suis allée voir chez moi si j'y suis et j'y ai retrouvé les miens. Ceux qui me ressemblent et à qui je ressemble. J'avais l'impression d'avoir fait un long voyage comme si je venais d'une autre planète. Je suis arrivée épuisée. Il m'a fallu deux longs jours de sommeil pour lâcher, nettoyer, purifier, redresser. Franchement, on n'a pas idée de se mettre dans des états pareils. Je retrouve les mots doux, les mots bleus, ceux qui rendent les gens heureux. Mon fils grandit chaque jour un peu plus et c'est un bonheur mélangé à une certaine tristesse. Chaque moment partagé avec lui passe si vite. Mon père vient de lui apprendre à conduire seul le tracteur. "Tu viens maman, j't'emmène faire un tour !" ça m'a fait rire et mesurer en même temps le compte à rebours qui s'est enclenché.

★ Trois générations de ma famille sont sur un banc, mon oncle, ma cousine et mon fils. Ils embellissent mon paysage. Je ne prends pas souvent le temps de m'assoir sur un banc et de jeter des cailloux dans l'eau. A Paris on s'ennuie de tout beaucoup plus vite et je suis devenue une championne de la vitesse. Tout m'ennuie si vite... Qu'est-ce que j'ai ? Quelque chose ne tourne pas rond quand on ne prend plus le temps de faire des ronds dans l'eau.

★ Cette journée est extraordinaire. Tout est amour. Même les minutes semblent s'être calmées un peu et nous prenons le temps de regarder sur nos épaules. Etre pris par le temps ou prendre le temps... Qui manipule qui ? Il y a un gars ici qui fait de l'initiation à orpaillage. Quel fou faut-il être pour chercher de l'or dans la rivière au vingt-et-unième siècle ? Faut-il avoir de l'espoir plein la coupe ? On n'a pas fait l'initiation mais il a partagé avec nous un peu de son espoir fou. C'était bon. C'était frais. C'était nouveau.

★ Je trouve Laura magnifique. On s'assoie dans un pré qui longe le château de St Léon sur Vézère et je lui tresse une couronne de pâquerettes dans les cheveux. C'est une sorte de tresse africaine. Tout le monde s'y est mis pour nous aider à cueillir les plus longues pâquerettes. Tout le monde aime les princesses. Ses cheveux sont souples, sa couronne a tenu pendant deux heures sans la moindre épingle. J'aimerais avoir la même couronne, mais je n'arrive pas à me faire ce genre de tresse toute seule. Elle a 17 ans et aujourd'hui nous avons partagé ses 17 ans.

★ Je retrouve le goût des choses simples, la douceur du soleil sur mes jambes, mes orteils plongés dans l'herbe. Je regarde la fourmi égarée sur mon bras et je ne la rejette pas d'un geste écrasant. Je l'observe. Je la considère. Je pense au travail qu'elle a accompli et au chemin parcouru. Je la guide vers la miette la plus proche. Je retrouve l'envie de laisser un peu de place. J'écoute mon fils me raconter ses histoires de récré. Il veut me filmer. Je le laisse faire, il me demande de défaire mes cheveux. Je vous laisse, je veux profiter de ces derniers instants de Paradis.

 


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