Appel negawatt

Publié le 17 avril 2011 par Jean-Robert Bos

La catastrophe nucléaire de Fukushima marquera, espérons-le, un tournant dans notre conception de la politique énergétique. Pour la première fois depuis bien longtemps, un véritable débat est en train de s’ouvrir.
Pouvons-nous raisonnablement continuer à faire reposer notre production d’électricité et notre soi-disant autonomie énergétique sur une ressource bientôt épuisée (l’uranium), utilisée avec une technologie dont nous ne pouvons maîtriser tous les paramètres et qui est potentiellement d’une immense dangerosité ? (voir l'article "on ne peut garantir qu'il n'y aura jamais d'accident grave en France")
Sans compter les applications militaires ou terroristes qui seraient catastrophiques, ou les déchets, hautement toxiques, qui ne se dégraderont pas avant des millions d’années...
De la même façon, pouvons-nous accepter de détruire notre environnement, de polluer nos nappes phréatiques, de mettre notre santé en danger, d’engloutir des millions d’euros, pour extraire toujours plus d’énergies fossiles (pétrole et gaz de schiste) de nos sous-sols, alimentant ainsi notre folle épopée consumériste ?
Agir de la sorte ne fera qu’aggraver la destruction et repousser le problème. Nous devons résister, nous organiser sur nos territoires pour empêcher ces choix absurdes d’être faits et, parallèlement, porter haut des alternatives.
Nous serons, quoi qu’il arrive, à cours d’énergie fossile dans quelques décennies. Alors pourquoi ne pas nous engager, dès aujourd’hui, dans une véritable transition énergétique ?
C’est ce que propose notamment l’association Negawatt avec son scénario dont la version actualisée sera rendue publique en juillet et dont le manifeste sera publié par Actes Sud et Colibris en octobre.
Vous voulez savoir comment nous pourrions sortir du nucléaire à l’horizon 2040, réduire notre dépendance aux énergies fossiles et notre consommation, développer un bouquet d’énergies renouvelables ? Vous pouvez d’ores et déjà consulter le scénario NegaWatt 2006.
Évidemment tout ceci ne se fera pas sans notre participation, il nous faudra faire œuvre au quotidien de sobriété, d’efficacité, d’ingéniosité, rechercher les ressorts de notre bonheur sans dilapider les ressources que nous offrent la planète et sans mettre en danger la vie de nos semblables. Un programme qui fait appel à notre créativité, au sens que nos donnons à nos actes et que l’on peut considérer, à ce titre, comme particulièrement inspirant.