« L'anthropologie religieuse tente de cerner la dimension religieuse de l'homme, en tant qu'universelle et inhérente à tout homme.
L’ethnologie religieuse ne peut plus se définir, comme on a eu trop tendance à le faire naguère, comme l'étude des religions dites primitives ou archaïques et qu'il aurait mieux valu appeler tribales ou traditionnelles. Elle se préoccupe autant des grandes religions universalistes, comme le bouddhisme, l'islam, le christianisme, voire le spiritisme, que des religions géographiquement délimitées. Elle reprend, sous une forme plus scientifique, la vieille idée qu'une même religion varie suivant les peuples, c'est-à-dire qu'elle est « réinterprétée » à travers les valeurs culturelles de chaque ethnie, en même temps qu'elle fait évoluer, par un incessant mouvement d'adaptation réciproque ou de rééquilibration, les valeurs religieuses anciennes. Les américanistes ont mis en lumière, aussi bien chez les Indiens dits civilisés que chez les Afro-Américains, des phénomènes de syncrétisme religieux : syncrétismes de contenus, surtout chez les catholiques (fêtes des saints des communautés indiennes avec sacrifices aux esprits des montagnes ; correspondances entre les dieux africains et les saints catholiques) ; syncrétismes plus formels chez les protestants (la transe est recherchée, mais son contenu a changé bien que la forme soit similaire : descente du Saint-Esprit et non plus des Vodun ou des Orisha). Enfin, en Amérique du Nord, le succès de la « danse des esprits » a donné lieu à toute une bibliographie très riche ». ROGER BASTIDE ARTICLE ETHNOLOGIE RELIGIEUSE .E.U.
Elle est l’auteur d’une œuvre considérable d’ethnologue, d’essayiste, de conteur où érudition et poésie sont étroitement mêlées. On lui doit d’avoir sauvé de l’oubli des milliers de contes, fables, légendes, chansons, proverbes, dictons, historiettes d’origine afro-cubaine. Née en 1900 ,elle est la Fille de l'historien Raimundo Cabrera et sera bercée, durant son enfance, par les légendes populaires africaines que lui racontent sa nourrice et les employés de maison. En 1927, elle partira s'installer à Paris pour étudier à l'école du Louvre. Paris où elle vivra jusqu’à la guerre
Elle y rencontre Roger Bastide, Alfred Métraux, Wilfredo Lam, ainsi que Leopold Senghor et Aimé Césaire qu’elle traduira. En 1936, elle publie son premier livre LES CONTES NEGRES DE CUBA qui paraît d’abord en français.
Ces années parisiennes sont déterminantes dans sa trajectoire intellectuelle. Immergée dans l'avant-garde littéraire et picturale de Montmartre et de Montparnasse, elle découvre l'Art Nègre qui influence les artistes parisiens depuis le début du siècle. Ce détour esthétique lui fait comprendre toute la valeur de la culture afro-cubaine, que les travaux positivistes dominants de l’époque ne considéraient qu'avec mépris.
De retour à Cuba, Lydia Cabrera poursuit son travail, s'éloignant chaque fois plus de la fiction pour se consacrer à l’étude étude de la culture afro-cubaine, dans ses aspects linguistiques et anthropologiques : PORQUE, EL MONTE (La Havane, 1954),), LA SOCIETAD SECRETA ABAKUA (La Havane, 1958). En 1960, elle s’exile en Espagne où elle réside dix ans, avant de s’établir aux États-Unis, à Miami. Elle y décède en 1991
L'absence de traduction de son œuvre scientifique est d'autant plus étonnante que
Lydia Cabrera est une figure centrale des études afro-américaines, reconnue et
célébrée autant par Roger Bastide que Pierre Verger dès la fin des années 1950.
« Pendant de nombreuses années, Lydia Cabrera a recueilli une documentation unique issue des traditions orales africaines, fidèlement conservées à Cuba. Plus encore que du patient travail manifesté dans ses œuvres, il faut parler de son élan de cordialité à l'égard des Africains et de leur descendants. C'est ce qui l'a menée à s'intéresser à eux. Son œuvre n'est pas un exposé froid et pédant de ses recherches, c'est une profonde intégration spirituelle dans le monde immense et poétique des mythologies africaines.
Ce sont les Noirs eux-mêmes « les véritables auteurs » du livre, écrit-elle en outre.(il s’agit D’EL MONTE)
Cette volonté d'authenticité est solidaire de certaines méthodes de recherches que P. Verger a parfaitement résumé par l'expression "esprit de sympathie". « Le génie de Lydia, écrit-il1, était, à cette époque où les appareils enregistreurs n'étaient pas encore en usage, de savoir les retenir et les restituer sur le papier avec un esprit de sympathie et une minutie étonnante ». L'ethnographe français donne de sa visite à la Finca San José où habitait L. Cabrera en 1957 une image qui illustre bien cette cordialité méthodologique :
Lydia vivait là, entourée en permanence de vieux nègres de la santeria, ses amis, qui lui donnaient des informations pour ses livres. Ils se réunissaient là et devisaient librement entre eux. Ces réunions n'avaient nullement le froid et rébarbatif caractère d'enquêtes anthropologiques, mais celui d'un groupe où s'échangeaient de malicieux cancans et racontars émaillés de piquantes anecdotes.
À propos d'une visite à la lagune sacrée de San Joaquin de Matanzas, où elle l'avait conduit en compagnie d'Alfred Métraux, il ajoute :
« J'ai pu observer à cette occasion le naturel et l'aisance avec lesquels Lydia se comportait sur le terrain. Elle faisait littéralement corps avec l'ensemble des participants. Elle n'était là ni en curieuse ni en visite. Elle avait sa place parmi ces descendants d'Africains, sans problèmes et sans provoquer de réactions... mais elle ne perdait rien de ce qui se passait et a fort bien reconstitué l'ensemble de cette cérémonie en un livre publié en Espagne. ».ERWAN DIANTEILL.LA SELVE LITTERAIRE DE LYDIA CABRERA
Les Africains conduits en esclavage en Amérique ont amené avec eux leurs croyances et leurs rites. Certes, en beaucoup de pays, au contact de civilisations différentes et de sociétés répressives, ces croyances et ces rites, après un moment de résistance (par exemple, en Argentine jusque vers le milieu du XIXe siècle), ont fini par disparaître. Mais, là où les Noirs ont été particulièrement nombreux, ils ont pu maintenir jusqu'à l'époque actuelle leurs religions, souvent en les dissimulant derrière un masque chrétien, tout particulièrement dans l'ère caraïbe et latino-américaine .
« Chez le Noir de la capitale, vivant dans les mêmes conditions que le Blanc, jouissant des mêmes avantages de la civilisation et doué d'une inégalable capacité d'adaptation au progrès matériel (souvent confondu ici comme ailleurs avec la culture), l'atavisme africain n'est pas moins fort que chez le Noir rustre et arriéré de la campagne.
Les dieux et cultes africains survivent ainsi sous la forme de CANDOMBLES au Brésil, de SANTERIA à Cuba, de VODOU (vaudou) à Haïti et en Louisiane, plus ou moins amalgamés avec le catholicisme ; ces religions afro-américaines sont, culturellement, originaires de l'ancienne Côte-de-l'Or (Bosh de Guyane française et du Suriname, Jamaïque), du Bénin (Vodou de Haïti, Casa das Minas du nord du Brésil), du Nigeria (Cuba, Trinité, nord-est et sud du Brésil), de l'Afrique bantoue (un peu partout, dans toutes les Amériques noires), ou du Calabar (Cuba). Religions bien vivantes, qui émigrent d'une Amérique à l'autre, se multiplient en sectes, se métamorphosent aussi parfois pour mieux s'adapter aux mutations des sociétés globales dans lesquelles elles fonctionnent. On peut même retrouver dans certaines pratiques des religions protestantes en Amérique anglo-saxonne, en Jamaïque et dans l'île de la Trinité, une réinterprétation de la religion africaine ancestrale qui fait alors appel aux anges, aux prophètes ou aux transes sous la mouvance du Saint Esprit.
Les candomblés de Bahia ont des succursales à Rio et aujourd'hui à São Paulo ; Les exilés de Cuba et de Haïti ont apporté leurs cultes aux États-Unis, et des Noirs nord-américains, mais aussi parfois des Blancs y adhèrent ; on compte deux cents lieux de culte afro-américains dans les « Harlem » de New York et de Washington ; les tambours sacrés appellent les Orisha ou les Voduns en Californie.
De 1492 aux années 1860, plus de 500 000 esclaves furent déportés à Cuba. La majorité de ces esclaves était originaire d'Afrique occidentale et d'Afrique centrale. Parmi eux se trouvaient beaucoup de YORUBA et d'EFIK, natifs de régions du sud de l'actuel Nigeria, et de KONGO, originaires de l'embouchure du fleuve Congo. À la différence de ce qui se passait dans les Amériques anglo-saxonnes, où la religion de ces peuples fut presque complètement éradiquée à l'époque coloniale, à Cuba, les Yoruba, les Efik et les Kongo, réduits en esclavage, réussirent à réimplanter certains cultes traditionnels, qui évoluèrent de façon spécifique dans la société créole.
Du temps de l'esclavage, les Palenques consistaient en des communautés de Noirs fugitifs formées dans les régions les moins accessibles de l'île.
Dans les barracones, les baraques insalubres où étaient logés des milliers d'esclaves après les travaux des champs, des pratiques religieuses africaines furent aussi attestées à l'abri du regard des Blancs, par les « Congos » et les « Lucumi» pour soigner un camarade, envoûter un ennemi ou séduire une femme. Le dimanche, les maîtres blancs autorisaient fréquemment les fêtes de tambours dans la plantation afin que les esclaves se divertissent, sans percevoir la dimension religieuse de la musique et de la danse.
Les CABILDOS, étaient destinés officiellement à représenter les individus issus d'une même « nation » africaine devant les autorités coloniales, et devinrent au XVIIIe siècle des associations de divertissement et de secours mutuel qui réunissaient des
fonds en cas de maladie ou de décès, et achetaient même la liberté de certains de leurs membres. Une «nation» regroupait ainsi les individus provenant de groupes africains grossièrement apparentés par les Espagnols. Les cabildos possédaient une hiérarchie interne. Un «roi», parfois appelé «capitaine» ou «contremaître » (capataz), était responsable de la « nation » auprès des autorités coloniales. Il exerçait un pouvoir interne non négligeable, comme celui de gérer les biens et les revenus du cabildo ou de mettre un membre à l'amende. L'importance des cabildos ne se limitait pas à leurs fonctions politique et économique. C'étaient des lieux de conservation des religions africaines à Cuba, mais aussi de leur transformation. On y jouait si fréquemment des tambours qu'Esteban Pichardo, auteur au XIXe siècle d'un dictionnaire, définit un cabildo comme « une réunion de Noirs bossales des deux sexes dans des maisons destinées à cet effet les jours de fête, où ils jouent de leurs timbales et de leurs tambours et d'autres instruments nationaux, chantent et dansent dans la confusion et le désordre, dans un bruit infernal et interminable, sans arrêt».
La Fête des Rois mages, célébrée le 6 janvier, était le moment de l’année le plus attendu dans la vie des cabildos : les Africains sortaient dans la rue avec leurs tambours et défilaient habillés à la mode de leur nation d’origine. Mais les cabildos n’étaient pas seulement des institutions récréatives et d’assistance mutuelle : ils avaient aussi des implications politiques, certains jouèrent un rôle considérable dans les conspirations abolitionnistes des Noirs.
Dans le contexte de la nouvelle République cubaine, proclamée en 1902 après quatre ans d'occupation nord-américaine, les religions d'origine africaine avaient très mauvaise presse. La construction d'une nation cubaine « respectable » aux yeux du puissant voisin nord-américain passait par le « blanchissement » de la population grâce à une immigration européenne accrue, ainsi que par l'éradication des mœurs les plus éloignées de la modernité occidentale dans la population. Les religieux afro-cubains, qualifiés indistinctement de «sorciers» (brujos), étaient accusés des pires crimes, notamment de pratiquer des sacrifices humains. Les persécutions furent fréquentes, les autels saccagés et de nombreuses condamnations prononcées lors de procès retentissants. Dans ce contexte, les pratiques religieuses furent reléguées à la sphère privée : alors que le cabildo tenait lieu de temple du temps de l'administration espagnole, les pratiques religieuses afro-cubaines se déroulèrent désormais dans les maisons particulières, portes closes.LYDIA CABRERA OP.CITE
À Cuba, c'est en effet la religion yoruba qui domine.
Mais, outre cette religion, appelée justement religion des Lucumi, il existe également une religion kongo, plus poussée qu'au Brésil, quoique tendant vers la magie noire, qui se diversifie elle-même en religion des Mayombé, subordonnée au système des Yoruba, et en religion des Ganga, qui est appelée à organiser les rites funéraires de ses membres et à évoquer les esprits des morts ; d'autre part, une religion qui, apportée par les Efik et les Efor du Calabar, est une religion secrète dans laquelle on entre aussi par initiation et où l'on rejoue le mythe africain de la découverte de la voix mystérieuse (EKUE), qui est la voix de Dieu. Cette religion compte de très nombreux dignitaires et a eu – a peut-être encore – un rôle politique (analogue à celui de la franc-maçonnerie en Occident) ; on pourrait y voir une religion du salut, car elle assure l'immortalité à ses adeptes, donc la rupture avec la loi de la réincarnation.
Une fois en présence à Cuba - en particulier à La Havane -, les religions africaines se sont organisées de façon à constituer un espace symbolique dans lequel elles se situent sur deux axes principaux.
Les esclaves yoruba implantèrent à Cuba la religion des ORISHAS, les «maîtres de la tête». Ces derniers sont des dieux de la nature qui étaient en général attachés à une ville africaine :
Allâggurm (Saint José) danse avec une machette. Il est l'instigateur des querelles entre les peuples, « c'est lui qui met le feu à la poudre », et il est aussi un peu truand. En effet à une certaine époque de sa vie, il fut Ole (voleurc'est pourquoi les dons qu'on lui fait: poules, pigeons ou argent, doivent avoir été volés. Un de mes informateurs qui est lui-même fils d'Allaguna, m'a confié que c'est pour ça que beaucoup de ses fils sont des voleurs, « ils font les poches ». Allâguna, comme Elegguâ, n'accepte que les poulets malhonnêtement acquis.
Parmi les saintes, Yemayâ', la déesse de la mer, se distingue par ses airs de reine. Yemayâ Achabbâ, la sainte « au regard pénétrant » qui écoute toujours de dos ou légèrement inclinée de profil est immensément riche, très sévère et hautaine. Yemayâ Oggutté a un caractère viril et impétueux. Quant à Yemayâ Malleleo, si par malheur on touche la tête de son "cheval" ou de son médium, elle s'offusque et quitte la fêt). Yemayâ Attaramawâ est prétentieuse, vaniteuse, belle et énergique. Quant à Yemayâ Olokûn qui a été attachée avec une chaîne au fond de la mer immense, elle est très grande, aussi grande qu'Aggayûet elle ne descend pas sur la tête des mortels. Les babalawo ne dansent que très rarement pour elle et seulement avec un masque, jamais la tête découverte, et immédiatement après, ils doivent faire une prière pour ne pas mourir.
Oshûn-Yeyé-Cari ou Yéye Maru « avec ses bracelets en or » est la quintessence de la coquetterie, de la grâce, de la séduction la plus habile et la plus irrésistible. Dans les chants qui la concernent, on dit malicieusement de ses filles : « qu'en tant que filles de Yeyé, elles aiment le mari des autres femmes ». Yeyé est l'image même de la mulâtre cubaine, de la mulâtre inspiratrice, chantée et célébrée du temps de la colonie, de la mulâtre élégante, ancêtre oubliée de quelques familles nobles ou aïeule inavouée de quelques Grands d'aujourd'hui.
Elegguâ, comme Saint Lazare, prend souvent l'aspect d'un Il y a une histoire où on le voit punir une fille désobéissante après l'avoir prise pour fiancée. C'était une jolie jeune fille qui avait une liaison avec un homme qui n'était pas fait pour elle. Finalement se rendant aux raisons de son père, elle rompit avec cet homme. Un autre prétendant, de bonne allure mais qui ne plaisaitas non plus à son père, se présenta. À peine avait-il commencé à rôder sous fenêtres qu'elle se donna à lui. Cette fois le séducteur était Elegguâ. Quelque temps après leur mariage, il disparut. Puis il revint sous l'apparence d'un mendiant boiteux et manchot et prétendit qu'elle lui appartenait corps et âme. La jeune fille n'eut pas le choix et dut se résigner à vivre avec ce vagabond infâme et infirme.
Satisfaire Elegguâ est absolument essentiel. Embusqué dans tous les sentiers, il dispose à tout moment de notre vie, il peut jouer avec elle comme bon lui semble « II ouvre et ferme les chemins et les portes du ciel et de la terre. » II les ouvre ou les ferme à son gré aux mortels comme aux dieux, pour leur malheur comme pour! leur bonheur. Même un enfant, un kereké (bambin), doit considérer sans discuter 1 Elegguâ comme l 'orisha le plus à craindre. « II détient les clés du destin. »
Espion et messager des dieux, il est, de par son caractère d'enfant révolté, toujours] prêt à faire une espièglerie C'est le premier orisha dont il faut s'acquérir les faveurs.LYDIA CABRERA OP.CITE
La principale cérémonie de la santeria est appelée ASIENTO.
« Avant de continuer, j'ouvre une parenthèse afin que le lecteur qui ne connaît pas Cuba sache que les expressions : "le saint monte quelqu'un", "le saint descend sur quelqu'un", "quelqu'un est monté par le saint", "tomber avec le saint" ou "le saint vient sur la tête de quelqu'un"... recouvrent un phénomène vieux comme le monde, connu de tous les temps par tous les peuples, qui se produit continuellement chez nous.
« Quand la descente du saint n'est pas provoquée (ou quand nganga, l'esprit du mort n'est pas appelé) il peut "descendre" ou "couronner" spontanément le "cheval",1 peut le surprendre sans avoir été appelé. On remarque alors chez celui-ci une lutte ;t une résistance qui cesse subitement quand le saint entre en lui, c'est-à-dire quand il le "monte". Après le départ du saint, le "cheval" ignore tout de ce qui lui est arrivé et de ce qui s'est passé autour de lui. Une fois la transe passée, il ne sait plus ce qu'il dit, ni ce qu'il a fait, à moins qu'on ne le lui dise. Celui sur qui "le saint est descendu", le sait jamais à quel moment "le saint est entré en lui, ni à quel moment il est sorti", il ne se souvient plus de rien. Si on ne lui dit rien, il ne saura rien. « Après la transe. ceux qui ont été montés par un esprit, ont la tête un peu vide, ils transpirent énormément et reviennent à eux avec une grande soif et une grande faim. Au début, quand le saint commence à descendre sur eux, on ne le leur dit pas pour ne pas les effrayer. » M. guérit les maladies le plus horribles quand Oggûn descend sur lui. « Une fois, tandis qu'il léchait une tumeur, une petite fille ne put se retenir de vomir en le voyant faire. Alors le saint lui dit: - Je te dégoûte. Eh bien, nous verrons si un jour ce n'est pas toi qui dégoûtera les autres. Après cette cure d'Oggûn la malade guérit, et la même année la petite fille devint squelettique. Elle ne faisait que tousser, la pauvre, et de fait tout le monde s'éloignait d'elle. Comme quoi il faut faire attention de ne jamais offenser les saints. »…
« II y a aussi des moyens de se défendre contre la possession.
La facilité avec laquelle les Noirs "tombent" avec le saint, c'est-à-dire tombent en transe, est impressionnante.
(A SUIVRE)