J'y ai découvert un homme profondément intelligent, d'une immense culture. Un artiste sacrément doué, probablement le meilleur cinéaste d'une génération pourtant bien dotée. Un homme qui s'est servi de son art pour faire avancer ses idées politiques. Mais dans le même temps, on apprend à connaître un personnage tourmenté, sans concession, souvent odieux avec ses acteurs, ses collaborateurs et surtout ses femmes.
Pour ceux qui comme moi sont nés après les années 70 et qui n'ont donc pas connu les années tumultueuses que furent celles de la Nouvelle Vague, il est difficile de se rendre compte de ce que fut l'importance de Jean-Luc Godard et de son cinéma. Chacun de ses films, chacune de ses apparitions faisait débat. Et il ne s'agissait pas alors de vulgaires polèmiques comme aujourd'hui, mais bien d'interrogations profondes sur l'art, ce qu'il est possible ou pas de représenter, sur la liberté d'expression. Jean-Luc Godard fut l'un des derniers cinéastes à avoir été censuré par le pouvoir politique.
Le grand mérite du livre d'Antoine de Baecque est de nous faire pénétrer au coeur de cette période et des passions qu'elle engendrait. On peut certes, par la suite regretter certaines longueurs dans un livre déjà long en soi (800 pages). Qu'à cela ne tienne, à la fin du livre, on a l'impression d'être un intime non pas d'un grand cinéaste, mais d'un homme important, loin d'être un des plus sympathiques de notre époque, mais qui résume à lui seul les turpides de la pensée intellectuelle française dans la seconde moitié du 20ème siècle.
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