De nombreuses études indiquent une augmentation de la prévalence des troubles de la reproduction dans plusieurs pays occidentaux, avec d'importantes variations géographiques, signale l'Inserm. L'incidence du cancer du testicule, de la prostate et le cancer du sein, des cancers hormono-dépendants, a augmenté. Sur l'exposition aux substances chimiques et en particulier aux "perturbateurs endocriniens", l'Inserm, sollicité par le Ministère de la Santé, vient de publier son analyse des données disponibles sur leurs effets sur la reproduction, avec un tableau récapitulatif sur 5 familles de substances particulièrement préoccupantes.
Des cancers qui augmentent depuis une cinquantaine d'années tout comme deux types de malformations relativement fréquentes chez le petit garçon, l'hypospadias et la cryptorchidie, la détérioration des caractéristiques spermatiques chez l'homme adulte (concentration, mobilité des spermatozoïdes) ont conduit à l'interdiction, la règlementation ou la surveillance de substances chimiques toxiques ou reprotoxiques de catégorie 3, c'est-à-dire jugées "préoccupantes pour la fertilité de l'espèce humaine".
Bisphénol, phtalates, composés polybromés, composés perfluorés et parabènes, l'Inserm a concentré son analyse sur 5 substances ou familles de substances parce que très représentées dans les produits de grande consommation : bisphénol A, phtalates, composés polybromés ou retardateurs de flamme, composés perfluorés, parabènes et livre un tableau récapitulatif des principales données sur chacune des 5 substances (ci-contre).
Le défi, caractériser les effets à long terme de ces substances sur le fœtus et la femme enceinte: La difficulté à caractériser le danger associé à l'exposition humaine à chacune de ces substances chimiques est encore plus grande lorsque l'on considère que la majorité de la population (y compris les femmes enceintes et lesfœtus) est exposée à un ensemble de substances susceptibles d'avoir des modes d'action très différents. L'étude des effets d'expositions combinées et permanentes aux substances présentes dans l'environnement humain constitue également l'autre enjeu pour une évaluation complète du risque.
A partir de quelque 1200 articles, le groupe d'experts de l'Inserm a rédigé ce rapport qui souligne la nécessité d'amplifier l'effort de recherche au plan national et international pour lever les incertitudes concernant les effets d'expositions combinées et permanentes à ces substances chimiques.
Source: Inserm
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