Pourquoi il faut supprimer le Conseil économique et social : la preuve par son président, Jean-Paul Delevoye

« Il faut supprimer le Conseil économique, social et environnemental » (CESE), c’est ce que proposait le député UMP Hervé Mariton au micro du Libre Journal des Contribuables du 26 octobre 2010. La proposition était restée sans suite, mais le député se pose toujours la question. Pour en avoir le coeur net, il a invité le 7 avril dernier pour le petit-déjeuner de son club « Réforme et Modernité » le président du CESE, Jean-Paul Delevoye, afin qu’il explique l’utilité de l’institution dont il a la charge depuis 2010. Les participants n’ont pas été déçus !

Consensus mou et langue de bois

« Tous les propos provocateurs sont intéressants », a commencé le président du CESE, pour répondre à la proposition de Hervé Mariton. « Nous avons 5 ans pour prouver notre utilité. Si nous n’y parvenons pas, il faudra nous supprimer. Les choses sont claires ». Il faut dire que Jean-Paul Delevoye maîtrise la langue de bois et l’art du consensus mou, lui qui est également Médiateur de la République. Il l’a montré au cours d’un exercice oratoire de près de trois quarts d’heure que l’assistance a subis.

L’art de se moquer des contribuables

Jean-Paul Delevoye n’a pas manqué de rappeler les conclusions du rapport qu’il a récemment commis en temps que Médiateur. Ainsi, de la dérive de la dimension citoyenne de chacun, notamment dans la perte du sens de l’impôt. Selon lui, les contribuables devraient pourtant se réjouir ainsi : « quelle formidable capacité j’ai, en tant que citoyen, de financer les politiques de solidarité dont je  bénéficierai peut-être un jour ! » De la même façon, « celui qui reçoit l’aide ne perçoit pas le formidable cadeau qui lui vient de la République, la chance d’être dans une nation qui aide ceux qui sont faibles ».

Objectif : défendre sa croûte… de fromage

« Nous devons être attentifs à conserver ces lieux d’indépendance, de neutralité (comprendre le CESE, NDLR) permettant d’élargir l’espace temporel, spatial et médiatique du politique, qui est sous la dictature du court-terme », a conclu le Président du CESE. « J’ai bien entendu les uns et les autres, et me suis posé la même question : à quoi sert le CESE ? Il rassemble les forces vives de la Nation : l’ensemble des syndicats sont représentés, mais aussi les mouvements de jeunes, ainsi que les environnementalistes et les écologistes ». Et d’ajouter : « Je veux que le Palais d’Iéna soit la maison des citoyens : nous avons accueilli un défilé Prada, nous aurons bientôt une vente aux enchères de SOS Racisme… ». Alors, convaincus ?

Marie Mantel

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