Par Nicolas de Rabaudy
L'inventeur de la nouvelle cuisine n'est pas tendre avec les chefs et ne jure que par les bistrots.
L’âge venant, Christian Millau a troqué la fourchette pour la plume. Le co-fondateur du guide Gault et Millau, vendu à la fin des années 1970, vient de publier sonJournal impoli, un siècle au galop 2011-1928tout au long duquel l’octogénaire à la mémoire bien vivante revit les moments les plus caractéristiques d’une existence bien remplie où l’on croise Roger Nimier et Jacques Chardonne, les amis intimes, ainsi que Paul Morand, Céline, Vialatte, Blondin, Churchill, Hitler à son balcon, Hemingway, l’abbé Pierre, etc. Anecdotes, voyages, rencontres, tout cela est conté dans un style concis, imagé, et si évocateur des multiples activités du journaliste mémorialiste, amateur de bonne chère.
Si l’inventeur de la nouvelle cuisine ne rédige plus de chroniques de gastronomie, Millau livre entre autres dans ce gros ouvrage ses aventures de gourmet, préférant de loin les tables de bonne compagnie aux monuments étoilés de la restauration de luxe, le Bristol, le Véfour, l’Astrance, dont les additions folles à 350 euros le font frémir –contre 60 euros au Caméléon ou au Bistrot Paul Bert «où je suis comme chez moi». Et l’observateur ajoute:
«On ne râle pas contre les restaurants trop chers. Si on ne peut pas se les offrir, on va ailleurs, et si on a les moyens d’y aller, on la boucle.»
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