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Placide Gaboury : Chacun doit prendre sa vie en main

Publié le 17 avril 2011 par Unpeudetao

Chacun doit prendre sa vie en main et faire le chemin qu'aucun autre ne peut faire à sa place.

Exprimer, choisir, débattre, réclamer, accepter, pardonner, veiller sur l'ego qui reprend le dessus dès qu'on a le dos tourné, et cela jusqu'à ce que la paix soit établie à jamais. On n'a pas adouci l'enseignement pour l'adapter à des plus faibles ou parce que les esprits seraient assez avancés pour qu'on les dispense de certaines leçons. C'est en réalité le contraire: plus on avance, plus on est en mesure de passer tous les tests qui purifient et libèrent, et ce qui peut apparaître à un regard superficiel et apitoyé comme une série continuelle de grandes épreuves n'est en réalité que la course qui entre dans son sprint final.

Il s'agit, il s'est agi et il s'agira sans doute toujours de “renoncer à soi-même”, de “porter sa croix”, de “mourir avant sa mort”. L'ego doit se perdre dans le Cœur. Ou encore, il s'agit d'aimer ses ennemis, ceux de l'intérieur tout d'abord, mais aussi ceux qui nous entourent. Il est question de n'avoir plus de préférence, de s'abandonner, d'aimer tout, d'aimer l'Eternel de tout son être.

La voie en un mot, consiste à laisser Dieu être Dieu en nous, ou, comme l'expriment le taoïsme et la sagesse amérindienne, couler avec le fleuve sans lui résister. Ah! comme l'ego doit être attaché à la vie physique pour refuser ainsi de mourir, alors que la vie est pour lui si pleine d'épreuves, de frustrations, et la mort si riche d'accomplissement! La route consistera à apprendre la maturité, à consolider l'ego, pour ensuite s'apercevoir qu'il est un panier percé, qu'il fait eau de toutes parts, qu'il n'a le contrôle de rien du tout, qu'il n'est qu'une girouette du désir, qu'une porte battante. Cette exigence ne peut changer, puisque, dans cet univers connu, il n'y a pas de vie sans une mort.

En fait, ce n'est pas la vie qui est difficile, c'est nous qui nous la rendons telle, en la refusant, en nous y opposant, en lui disant non. “Elle est bien mal faite”, se dit-on. “Il y a quelque chose qui cloche dans tout ça”, “Ça ne tourne pas rond, ça ne marche pas”, dit l'ego, qui a son petit plan derrière la tête: “Mais comme ça marcherait si on suivait mon idée!” Et c'est bien cela qui fait souffrir: l'ego s'oppose. Il dit non. Il se garde la petite part qui lui va et dit non à tout le reste. C'est comme si je trouvais bon de voir les gens souffrir ainsi. Au contraire, toute mon attention va vers le bonheur à réaliser. Je penche vers le bonheur comme la terre vers le soleil levant. Je voudrais montrer le plus clairement possible l'écran qu'on se met devant le Cœur pour ne pas voir. Voir n'est possible que dans le “oui” continuel. Et cet état du “oui” est empêché par le fait qu'on veut demeurer infantile, mécontent, toujours prêt à nier ou à fuir ce qui ne va pas.

Faut-il vraiment souffrir pour se réaliser? C'est une question qui voudrait bien qu'on lui dise “non”. Mais si la souffrance vient de toutes les formes de refus, de toutes les négations, on ne peut donc l'éviter, puisqu'on tient à nier et à refuser. C'est souffrir que de refuser la vie, sa vie telle qu'elle est. Certes, on n'est pas conçu pour souffrir comme une horloge l'est pour sonner, mais, parce qu'on prend les apparences pour la réalité, parce qu'on ne reconnaît pas l'être originel en soi-même et qu'on s'en croit séparé, on souffre.

(Murir ou comment traverser le nouvel âge sans se perdre)

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