Après 4 années de négociations, une semaine de réunions et une nuit complète de discussions, le groupe de travail de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la préparation aux pandémies grippales vient de trouver un accord avec les Etats membres, qui conviennent de partager les virus de la grippe et les bénéfices découlant de leur utilisation. L'accord devra être entériné à la réunion annuelle de l'OMS à Genève en mai prochain.
Les pays en développement avaient pendant des années refusé de partager des échantillons de virus comme ceux de la grippe aviaire par exemple, craignant que les laboratoires pharmaceutiques commercialisent ensuite les vaccins à des coûts trop élevés. Cet accord prévoit que les laboratoires pharmaceutiques soit partagent la formule du vaccin soit réservent une partie de leur production (10% évoque l'agence Reuters) de vaccins pour les pays pauvres dans le cas d'une future pandémie.
La question s'était déjà posée lors de la grippe aviaire et durant la dernière pandémie: Fin 2006, le partage du virus de la grippe H5N1 était devenu une question critique alors que l'Indonésie avait refusé de partager ses échantillons de virus pour protester contre le coût élevé des vaccins dérivés de ces souches. A nouveau, durant la pandémie de grippe H1N1, le Mexique, qui avait rapidement partagé ses virus H1N1, avait vite déchanté en constatant qu'il ne tirait aucun avantage du partage ayant alors un accès limité aux vaccins, en raison de stocks limités au Mexique.
Fadela Chaïb, porte parole de l'OMS a évoqué selon l'AFP, que cet accord valide aussi le principe du "partage des bénéfices qui découlent de l'utilisation de ces spécimens". Cet accord permettra aussi d'augmenter les capacités de production de vaccins dans le monde y compris dans les pays en développement, et de développer les infrastructures de distribution de vaccins pour permettre qu'ils soient enfin accessibles à tous.
Le texte de l'accord n'a pas encore été communiqué aux médias.
Source: Kaiser Family Foundation