VIEILLE MINE
Voilà la vieille enceinte de la mine
Maintenant, les murs menacent ruine
Et les pierres faitières se libèrent
Chutent, ça et là, dans les roses trémières
Abandonnée depuis si longtemps
La grande barrière n'a plus ses tirants
Jamais plus, un garde ne la refermera
Sur un noir trésor qui jadis vous chauffa
La belle fleur métallique est engourdie
Ses roues sont ankylosées et roidies
L'accès de la fosse est occlus
Les pierres noires n'en surgiront plus
Le roulement criard des berlines
Puis, les entrechocs au bruit de potines *
N'entameront plus l'hymne du travail
Avec des hommes dans les entre-rails
Les adventices ont envahi l'espace
Les vieux bâtiments perdent leurs carapaces
Mais la direction sent encore le rapace
Là où les mineurs n'étaient pas in pace
Ici, des hommes ont souffert sous terre
Beaucoup sont morts à ciel ouvert
Asphyxiés
Silicosés
Le terril leur offre son ombre noire
Les pierres sont les agenouilloirs
Des mineurs de fond
Dont je vois encore les corons.
A la mémoire de mon père, mineur de fond mort en 1960, à l'âge de 53 ans
Asphyxié
Silicosé
*Ici dans le sens de vifs bavardages
Postscriptum
Aussi à la mémoire des ouvriers mineurs, pénible fut leur travail.
GRAMO