Clermont relance sa saison en s
Le match du jour: Toulon – Toulouse
Une semaine après son billet conquis en prolongation pour la demi-finale de la Coupe d’Europe à Anoeta, le Stade Toulousain avait un nouveau voyage exotique. C’est en effet dans un autre stade de football, au Vélodrome de Marseille, que le RCT attendait le leader du championnat. Pratiquement assurés d’occuper l’une des deux premières places du Top 14, qualificatives directement pour les demi-finales, les hommes de Guy Novès n’avaient pas placé cet affrontement parmi leurs priorités. Cela ne les a pas empêchés de faire face au rude combat proposé par les Varois, condamnés de leur côté à la victoire pour rêver encore de barrages et de Coupe d’Europe. La première période accrochée, rugueuse, où aucune équipe ne parvenait vraiment à déchirer le rideau de défense adverse, mettait le pied à l’honneur, avec deux pénalités de Fritz (3e, 32e) contre un drop de Wilkinson (16e), et dix minutes à 14 pour Toulon, après un carton jaune pour son capitaine Van Niekerk, coupable d’une charge sur Poitrenaud en l’air (31e). Alors que le score et la physionomie du match restaient les mêmes, Toulouse faisait entrer ses hommes forts (Servat, Picamoles, Johnston), mais c’est le RCT qui en faisait un profit en quatre minutes. Une pénalité de Wilkinson (52e, 6-6), une récupération sur le coup d’envoi, suivie d’une accélération de Lovobalavu qui tapait à suivre pour Sackey auteur du premier essai en coin (53e, 13-6), et voilà les hommes de Philippe Saint-André changeaient de visage. Sur une nouvelle récupération varoise dans les 22m adverses, le ballon allait rapidement à l’aile, où l’ailier anglais mystifiait une nouvelle fois le camion Caucaunibuca avant de résister à trois plaqueurs pour inscrire un doublé (56e, 18-6). La confiance envahissait le camp toulonnais, qui ratait de peu le point de bonus par Auelua, explosé avant la ligne (75e). Finalement, avec deux essais inscrits contre aucun encaissé, Toulon remporte la victoire (21-9) et conserve un bel espoir de poursuivre sa route en barrage. Comme d’autres.
Le fait marquant: Clermont s’impose au Stade de France
Cela faisait depuis le 20 août dernier que Clermont n’avait pas gagné loin de ses bases. A cette époque, c’est dans l’Isère, à Pierre-Rajon chez les Berjaliens, que l’équipe auvergnate avait ramené un succès, et Vern Cotter aura dû attendre le 16 avril pour revenir d’un voyage la tête haute. Le technicien néo-zélandais peut triplement s’en réjouir. D’abord, c’est un succès (20-12) face au Stade Français, qui n’en finit plus de terminer cette saison à l’agonie, la deuxième sans barrage et sans Coupe d’Europe. Ensuite, parce que cette victoire a été conquise au meilleur moment, puisque son équipe se trouvait dans l’obligation de s’imposer une fois à l’extérieur pour espérer rester parmi les huit premiers, et donc poursuivre sa saison dans les barrages. L’autre déplacement ayant lieu à Toulouse, rien n’était acquis. Enfin, parce que c’est au Stade de France que les coéquipiers d’Aurélien Rougerie se sont imposés, là où au mois de mai dernier, ils avaient soulevé pour la première fois de l’histoire du club le Bouclier de Brennus. Un essai de Privat (15e), un essai de Malzieu (53e), et voilà Clermont qui l’emporte (20-12) et se rapproche un peu plus des barrages, voire plus…
L’espoir: Perpignan
Bien mal partie en début de saison pour atteindre l’une des six premières places, l’USAP est en train de relever la tête de belle manière. Dos au mur, le vice-champion de France en titre, une semaine après avoir arraché sa place en demi-finale de la Coupe d’Europe à Montjuic, a profité de la venue du deuxième du Top 14, le Racing-Métro, pour faire le plein de points et conserver encore une chance de faire partie des barragistes, espoir qui s’était éloigné après la victoire du leader toulousain à Aimé-Giral lors de la précédente journée. Dans une opposition entre deux des plus gros packs du championnat, les Catalans ont profité de la maladresse inhabituelle au pied des buteurs racingmen (4 ratés de Wizniewski en 1ère période) pour faire la course devant et finir par planter un essai par l’arrière Michel (52e). Et malgré un essai en contre de Chabal dans les arrêts de jeu, qui rapporte tout de même un nouveau point de bonus défensif aux Parisiens, l’USAP s’impose (23-16). Avant d’aller défier Toulon puis de recevoir Castres, l’espoir est toujours permis pour les Perpignanais, mais ils doivent toujours compter sur des faux-pas adverses pour ne pas voir leur saison s’arrêter le 7 mai prochain.
L’espoir (2): Bayonne
Pour souhaiter la bienvenue à leurs nouveaux dirigeants intronisés en milieu de semaine, les Bayonnais sont allés remporter une victoire précieuse, même vitale dans la course à l’Europe. En déplacement à Montpellier, l’Aviron se trouvait dans l’obligation de s’imposer, sans quoi les rêves de barrages s’envolaient. Il ne fallait pas arriver en retard au stade Yves du Manoir, Nagusa aplatissant le premier essai dès la 1ère minute pour les Héraultais, Boitaty répondant pour les Basques dès la 3e minute. Les deux équipes ne se sont jamais lâchées, et jusque dans la dernières minutes du match, les visiteurs ont défendu comme des morts de faim leur ligne d’en-but, malgré les trois essais au compteur (Bernad à la 23e, Gerber à la 70e), Montpellier ayant compilé les pénalités avec Bustos Moyano (6e, 12e, 28e, 63e). En s’inclinant (22-17) à domicile, les joueurs de Fabien Galthié restent sous la pression des autres prétendants à l’Europe, qui ont tous gagné (Castres, Clermont, Perpignan, Toulon). Et pour son premier match en tant que président, Michel Cacouault a assité à un bel exploit, ce qui lui a permis de redire que « Jack White, ça ne se fera jamais, c’est clair net et précis ».
La claque: Brive à Biarritz
Au lendemain de la défaite de La Rochelle qui condamne pratiquement les Maritimes à la ProD2, Brive a subi une belle humiliation au Pays basque (52-26). Après seulement quarante minutes de jeu, la messe était déjà dite à Aguilera. Le score était en effet de (28-0) pour les Biarrots à la pause, Lakafia n’ayant pas perdu de temps pour passer derrière la ligne en force (7e), suivi Bosch (18e) et d’un doublé de Lund (20e, 28e). Totalement dépassés, les Corréziens réagissaient tout de même dans le dernier tiers du match, après avoir encaissé un essai de Lauret (50e) et avant celui de Bolakoro (58e), Vosloo aplatissant du bout des doigts sur la ligne le ballon pour rendre un peu de fierté aux hommes d’Ugo Mola (53e). Suivaient trois autres essais en fin de match (Perry 71e, Bonrepaux 77e, et encore Vosloo 80e), pour rendre la pilule moins amère. Les Biarrots enregistrent un bonus offensif avec huit essais qui pourrait énormément compter au soir de la dernière journée de la phase régulière.
Le geste: le Castrais Tatupu
Si la relégation de Bourgoin est déjà acquise depuis bien longtemps, l’équipe iséroise n’est pas encore prête à baisser les bras et à ne pas défendre son honneur jusqu’au bout. Les Castrais ont pu s’en rendre compte lors de leur venue à Pierre-Rajon, et s’ils ont pu s’imposer (33-22), cela a été difficile. La rencontre a été éclairée par un geste de grande classe du trois-quarts centre castrais, Joshua Tatupu, qui s’enfonçait dans la défense berjalienne, résistait à un plaquage et finissait par offrir le ballon, après contact et d’une main dans une sorte de chistera, à son ailier Mathieu Nicolas pour le premier essai de la rencontre (15e).
La phrase: « Tout ce qu’on a fait, c’est seulement enfiler le maillot » (Hugo Mola)
Après avoir vu son équipe encaisser quatre essais en première période, et quatre autres en seconde pour profiter uniquement d’une logique baisse de régime biarrote pour aller quatre fois dans l’en-but, Hugo Mola, l’entraîneur de Brive, résistait aux phrases fracassantes. Au lendemain de la défaite de La Rochelle, qui conduit presque les Corréziens au maintien, il a essayé d’être pondéré. Mais cela a été dur: « Je ne suis pas en colère. Aujourd’hui, nous avions zéro ingrédient, on a mis zéro pression sur Biarritz. Tout ce qu’on a fait, c’est seulement enfiler le maillot. J’aurais préféré jouer ce match sans avoir vu La Rochelle-Agen. C’est une claque, mais on ne va pas non plus faire des déclarations fracassantes après ces cinq mois passés dans le dur. Les garçons sont assez grands pour se rendre compte que c’était une piètre prestation. Ils vont avoir le temps d’y penser dans le bus. »
Le chiffre: 179 916
A l’occasion de cette 24e journée, le Top 14 a établi un nouveau record de spectateurs avec une fréquentation atteignant les 179 916 spectateurs au cours des 7 rencontres. Le nouveau record a été établi samedi notamment grâce à deux rencontres « délocalisées »: celle entre le Stade Français et Clermont, disputée au Stade de France, a réuni 73.584 spectateurs, et celle entre Toulon et le Stade Toulousain, disputée au stade Vélodrome de Marseille, a été suivie par 51.406 spectateurs. L’affluence moyenne dans les stades du Top 14 cette saison s’élève désormais à 13.979 spectateurs par rencontre, soit une augmentation de 6% par rapport à la saison dernière à la même période. Le précédent record s’élevait à 152.000 spectateurs lors de la saison 2008/2009
Source : texte France télévision, photo ESPNScrum.com