Internet, immense territoire d’opportunités, de rencontres, d’apprentissage, de fun… Et d’emmerdements. Si Internet a révélé chez nous une propension, c’est celle de taquiner nos proches comme des inconnus, de parfois faire les relous, de faire perdre du temps, de monter des farces débiles…
Un ensemble de comportements peu constructifs mais diablement rigolos et qui parlent à tout le monde car tout le monde, plus ou moins fréquemment dans sa journée, se doit de faire ch… ses pairs. Un comportement résumé dans la célèbre TrollFace
Du coup, je vous ai concocté un petit guide de l’emmerdeur sur le net. 40 conseils et astuces de tonton Lâm pour faire d’Internet un endroit, moins sûr, moins net, mais toujours aussi fun.
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Facebook devenant très grand public et mêlant allègrement vie privée et vie public, le grand réseau devient un sacré terrain de jeu pour taquiner vos amis… La preuve par 10.
- Liker des status tristes ou dramatiques
L’absence de « don’t like » est une nécessité de Facebook (sinon, ce sera la guerre en 15 jours), mais par conséquence une de ses faiblesses, puisque cette dictature du positivisme donne l’impression de vivre dans un Truman Show, où tout le monde sourit tout le temps. Profitez-en pour sourire quand il ne faut pas : likez « mon fidèle chien Tobby est mort », likez « énorme bouton au milieu du front le jour de mon entretien », likez « mal au bide, je crois qu’il va me quitter », likez « je me suis fait volé mon mobile dans le métro »… Bref likez à en faire peur vos amis
- Réanimer de vieux status
Depuis quelques temps, Facebook propose sur les profils des gens des « memorables status », qui remontent souvent à loin. Peu de personnes l’utilisent ou sont au courant de cette nouvelle fonctionnalité. Profitez-en pour réanimer de vieux statuts et plonger votre cible dans l’interrogation totale : « Mais pourquoi Lâm like mon statut « Enorme cuite hier, je crois que j’ai fait des trucs pas très catho », c’était il y a 2 ans, quoi… » Vous passerez pour un stalker, mais c’est un prix bien faible à payer
- Hacker les 5 dernières images
Devenu un grand classique, mais toujours efficace, placer 5 images qui se suivent et tagger une personne. Normalement, ces dernières s’afficheront sur son profil un bon moment avant qu’il ne se dé-tag… Oui, nous pensons tous à un montage en rapport avec un sexe masculin en érection.
- Chauffer votre ex
Le petit nom de Facebook, c’est exBook, puisque le sport (addiction) principale est de voir ce que devient son ex. Est-il (elle) plus heureux(se) que moi, est-il (elle) devenu(e) un boudin ? etc… Et puis parfois, l’ex est désormais en couple, tout à l’air de bien aller. Rien de tel que de laisser un petit message sur son mur : « Hey salut, j’étais en Espagne ce week end, du coup, ça m’a rappelé des souvenirs, haha… Bonne journée ! » N’en rajoutez surtout pas trop. Doute garanti chez l’ex et surtout, rage de jalousie chez sa (son) « relationship » immédiate. Ah oui j’avais oublié : ne ciblez que les ex désormais remarqué(e)s, sinon c’est juste 50% rigolo…
- Jouer à Farmville
En plus d’irriter tous les gamers qui haïssent Zynga (nous reparlerons de cet éditeur un jour), jouer à Farmville, c’est l’assurance de pourrir les timelines de vos amis avec vos demandes d’aides pour obtenir une vache ou une upgrade de maïs OGM. Affreux. Pire cependant : convertir sans le vouloir des potes.
- Poker sans fin
On a tous joué à « je te poke, tu me pokes ». Et parfois, le jeu dure lonnnnnngtemps, que ce soit avec un pote qui s’embête lui aussi au boulot, ou une personne qui vous fait secrètement (de polichinelle) craquer. Mais le poke est censé amener à autre chose (une vraie discussion, un coup de fil, une bonne bière). Poker les gens toute l’année, tous les jours sans rien faire d’autre va vite devenir agaçant et stressant. Bref, abusez-en.
- Tagger n’importe comment
Rien de pire que de recevoir des notification de gens qui commentent « une photo de vous ». Problème, sur cette photo, il n’y a pas forcément vous, mais l’auteur a taggé un max de monde. Chaque commentaire ou like vous reviens donc dans la figure des notifications. Arrive souvent pour les cartes de voeux où les « voici mes meilleurs potes ». A utiliser sans modération.
- Créer le compte de la maman d’un pote
Nous le savons tous, le pire ennemi sur Facebook, ce sont ses parents. Les voilà dans votre réseau, voyant tous vos statuts salaces, vos moments de glande, avec qui vous devenez amis… Une honte assez similaire à l’époque du collège/lycée, quand vos parents voulaient vous déposer vraiment DEVANT le portail et donc, DEVANT tous vos potes. Quel plaisir donc de créer un faux profil des parents de votre pote, puis d’ajouter d’abord ses amis avec un message de type « bonjour, je suis la maman de Julien, il m’a dit de rejoindre Facebook ! ». Puis d’ajouter votre faux enfant et lui mettre la pression, direct.
- Salir le mur
Rien de tel qu’un bon lien bourrin, compilation de nanas en bikini, chanson paillarde et autres vidéos de gens qui vomissent, pour salir le mur de votre voisin. Pour peu que ses contacts voient ce genre de mises à jours et le voici associé à l’image bourrine de son « ami ».
- Vous auto-liker
On ne le dira jamais assez : liker ses propres statut, c’est comme Retweeter ses propres tweets, c’est comme vous masturber en public. Passez donc pour un gros branleur !
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Contrairement à Facebook, Twitter n’a pas vraiment passé la barre du grand public en France. Cela tombe bien, puisqu’une ambiance très taquine s’y est installée chez les « twittos ». Et vous savez ce que cela signifie ? Yep, fun, fun, fun, fun !
- Faire un RT (ReTweet pour les incultes) imaginaire
Le moyen le plus simple de retweeter, c’est d’appuyer sur le bouton correspondant. Le moyen le plus rigolo, c’est d’en inventer un. « RT @twittos_influent J’adore Nadine Morano », n’existe pas, mais évidemment, les 3/4 de vos followers y croiront.
- Faire un RT déplacé
A la manière des « like quand il ne faut pas », retweeter un tweet qui n’est pas vraiment fait pour est toujours très rigolo (pour vous) et agaçant (pour son auteur). Ex : « RT @liloolol Je viens de roter. Pas très girly ».
- Joindre deux personnes qui ne se connaissent pas
La fonction cc permet également de rigoler un peu. Pondez un tweet un peu cryptique et cc (mettre en copien) deux personnes n’ayant rien à voir, pour les laisser dans leur jus de questions. « Je reviens de la soirée d’Emma. J’ai enfin compris certains trucs . cc @twittosquinarienavoir @twittospote »
- Chauffer un twittos, puis l’ignorer totalement
Le sport national de Twitter en France, c’est le tweetclash. On se chauffe, tout le monde sort le popcorn, cool. Une manière rigolote et agaçante d’utiliser le tweetclash, c’est de chauffer une autre personne avec un tweet ou un reply aggressifs, la laisser charger, puis esquiver en consacrant ses prochains tweets à des vidéos de chatons qui s’endorment, comme si de rien n’était. Rage chez autrui s’ensuit !
- c/c les tweets d’un compte privé
Twitter, ce sont aussi des comptes privés, mais souvent peu privés. Il suffit de demander pour flatter assez un twittos et pour que ce dernier vous accepte. Une fois qu’il y a un poil de followers, amusez-vous à RT certains de ses tweets avec un nouveau compte. Ce dernier mettra des semaines à savoir quelle petite taupe s’amuse à publier au grand jour ses ragots sur la twittosphère
- Faire du faux stalking avec des réponses déplacées
Rien de tel qu’un Reply franc et intime à une personne que l’on ne connaît pas pour l’énerver. Un peu comme les gens qui s’incrustent dans les discussions en poussant un peu tout le monde pour entrer dans le cercle. Poussez.
- LiveTweeter une émission peu regardée
Le livetweet , c’est l’art de commenter en direct un évènement. L’émission Top-Chef comme un match de foot, tout prétexte est bon pour donner son avis en live. Problème, cela pourri aussi les timelines de vos followers, pour peu que plusieurs personnes viennent à livetwitter une même émission. (Personnellement, je DETESTE le Live Tweet). Pour vous venger, rien de tel qu’un live tweet assidu (un tweet toutes les 5 secondes d’un truc dont tout le monde se fout : le live du mercredi après-midi sur la Chaîne Parlementaire, par exemple.
- FUFUFU
Vous pensiez au célèbre cri du célèbre FU Guy ? Ce n’est pas loin. Certains twittos, toujours avides de nouveaux followers, se jettent religieusement toute alerte de nouveau follower. Amusez-vous donc à follow, puis unfollow une personne plusieurs fois par jour (d’où le F/U F/U F/U), pour la noyer de fausse joie, à savoir cette alerte d’un nouveau follower. Qui est en fait vous, vous et encore vous.
- TweetJacker
Le grand classique. Un pote laisse traîner son smartphone sans l’avoir verrouillé ? Un collègue part en pause clope sans avoir verrouillé son poste ? C’est parti, déchaînons les enfers des tweets ultra déplacés. C’est le sport national à la rédaction du JDG, avec notre règle maison : si on s’est fait tweetjacker, il est interdit d’effacer les tweets de l’infâmie. Autant vous dire que nous sommes devenus TRES prudents mais aussi TRES bons.
- Ne pas Reply
Autre grand classique (dont je suis adepte) : ne jamais répondre. Pire, poser une question sur Twitter, et ne pas répondre aux gens qui vous ont aidé. Manque de politesse, trahison de l’esprit Twitter, vous faites là le grand chelem.
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//PAR MAIL
Le mail est le papy de nos pratiques en réseau, mais papy fait de la résistance. Surtout lorsqu’il s’agit d’embêter ses pairs.
- Faites des reply all
Parfois, une personne envoie un mail à ses contacts. Parfois, cette personne oublie de mettre tout le monde en copie cachée, ou faisait confiance à la bonne tenue de son entourage. Parfois, il faut montrer à cette personne son erreur : UNLEASH THE REPLY ALL TSUNAMI.
- Reply en bas de mail
Le mail, c’est moyen moyen pour suivre une évolution de conversation. Le pire, c’est lorsque la réponse est en bas de mail, ce qui oblige à de longs coups de roulette de souris. Achievement bonus : l’autre personne s’acharne de sont côté à répondre en tête de mail. Envie de vomir garantie au bout d’une dizaine d’échanges.
- Transmettre les hoax
« Attention : Microsoft veut vous rembourser 120 dollars ! Faites passer le message ! » « On a trouvé des seringues séropositives dans les fauteuils de l’UGC Ciné Cité Créteil » « Aidez cette jeune femme cancéreuse à retrouver sa soeur jumelle ». Mais qui est assez bête pour tomber encore dans ce genre de panneaux qui énerve tout le monde (la tempête Reply All étant alors fortement possible) ? Vous, bien sûr.
- Chatter par mail
Certains confondent mail et chat. Et vous envoient des « Salut ! « . Vous répondez. Ils répondent « Ouais, et toi ? ». Bref, ces gens-là se gourrent de logiciel et il faut bien 6 échanges pour leur faire comprendre. Vengez-vous, lancez des « Yo, ça va ? » à tous vos contacts.
- Ecrire en Comic sans MS
Honnêtement, je n’ai rien de spécial contre cette police d’écriture il est vrai hautement kitsch. Mais quel bonheur de l’utiliser pour envoyer un mail un peu sérieux ou pire, un mail à un pote « designer graphiste motion artist hipster » ! To Hell, Vertica !
- Balancer des pièces jointes super lourdes
Vous savez votre contact en week end, avec comme seule liaison au réseau une connection qui jongle de manière irritante entre 3G et Edge voire même GPRS. C’est le moment de lui envoyer un bon Power Point de 18Mo en urgence \o/
- Faire un « re: » dans Gmail
La beauté de Gmail, c’est de gérer les conversations à deux ou plusieurs sous un même intitulé et ce, de manière intelligente (hein, Outlook…). Ca discute, ça discute grave, mais du coup, même ceux qui ne suivent pas ne se retrouvent pas avec une boîte de réception noyée. Et ceux qui suivent ont leur conversation bien rangée. A moins que… A moins que vous ne répondiez avec en ajout un « re: » du coup, cela crée un nouveau fil de mail et plus personne ne sait lequel suivre. Conversation brouillée, boîtes de réception noyées, victoire assurée !
- Envoyer à deux adresses d’une même personne
Qu’il est pénible de recevoir un même mail sur deux adresses, on passe sont temps à en virer un, ou à répondre de l’une, puis de l’autre… Je vous conseille donc fortement de doubler vos envois
- Répondre de manière non chronologique dans une mailing
Toujours dans notre échange de mails à plusieurs, déjà le 50ème ajout. Et soudain, vous répondez au 11ème mail et démarrez une discussion de là. Chaos et Anarchie garantis !
- Pousser à un ban GMail
Saviez-vous que si vous envoyez trop de mails en moins de 24h00, GMail peut vous bannir, entre une et trois journées ? C’est extrêmement pénible et ce serait un gâchis que d’avertir les amis avec qui vous échangiez grave des loltoshops depuis le début de l’après-midi… Bon, le risque de vous faire ban vous aussi est présent, mais vous saurez au moins pourquoi.
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//PLUS GENERALEMENT
Embêter son prochain sur le net, c’est une hygiène de tous les instants, de toutes les plates-formes. Soyez juste attentifs, opportunistes et créatifs bref, rendez-moi fier.
- Répondre de manière 1er degré
La notion de 2nd degré reste l’une des grandes défaites du net. Au grand dam des artistes de l’humour fin, limite ou à retardement, postez des commentaires bien bas du front, bien 1er degré, genre j’ai pas compris le vrai but de ton post. Un commentaire 1er degré, c’est une balle dans le coeur de l’égo d’un auteur second degré.
- Rick Roller
Certains memes ne vieilliront jamais.
- 4squarer partout
Les notifications automatiques Foursquare, c’est un peu le cancer des timeline. I’m at Mc Donald with 2 others. I just become the mayor de mes wc. Yeah Super. Bref, faites du check in intempestif pour montrer aux gens à quel point la géolocalisation couplé à l’égo peut se révéler aussi inutile qu’agaçante.
- Balancer un « Cool Story Bro »
Un beau post bien long, construit, intime ? Ca se ruine avec commentaire court de type « Cool Story, Bro ». A chaque fois que vous postez un CSB, Dieu foudroie un auteur quelque part sur l’Interweb.
- Faire un « Yo ! Moi, rien lol »
La source première de glandouille sur le net, c’est le chat, puisqu’on y raconte surtout rien. Rien de tel donc que de ruiner la productivité de vos amis en lançant comme des hameçons des « Yo ! ». La prise mord et vous répond « Yo ! » Et vous la remontez avec un bon « Moi, rien lol et toi ». Voilà, la discussion n’ira pas bien loin et une fois relâché en mer, votre prise aura le sentiment d’avoir ENCORE rien glandé au boulot.
- Crisper les potes sur Meetic ou Adopte Un Mec
Annoncez à tout le monde que vous débarquez sur Meetic et autres réseaux de drague et demandez à voir les profils de vos amis dessus. Vous seriez (peu) étonnés de voir la réticence à vous montrer une partie d’eux assez intime. Et souvent assez mytho…
- Hoster une game et faire alt/tab
« Bon, on déclenche la horde de zombies ou pas laaaaaa » « Ouais j’arrive, attention, je déclenche l’évènement, gogo il arriv… » et vous faîtes un Alt Tab. Ou appuyez sur la touche Windows. Lag de serveur local ou attente de l’hôte, horrible lag, un joueur en moins et voilà, tout le monde s’est fait ravager par une horde de zombies pour la 13e fois de la soirée. Ils jurent, vous jubilez :’)))
- Balancer du NSFW sans prévenir
Par mail, par tweet, par n’importe quel moyen, on balance un lien totalement NSFW : site porno plein écran, vidéo qui fait BEAUCOUP de bruit, visage effrayant qui fait sursauter votre cible bref : de quoi griller n’iimporte qui en open space.
- Google-bomber une image
Prenez une bonne image dossier d’un pote, distribuez-la à vos amis bloggers, postez tous avec en titre d’image et de fichier son patronyme. Victoire, il n’osera plus jamais se googler.
- Mettre des « - » sans raison sur les bons commentaires du JDG
Le JDG, c’est parfois la cour des miracles où se cotoient des commentaires brillants, fin et/ou consctructifs avec des interventions de primates. La beauté d’un site à succès avec une communauté aussi large qu’active. C’est pour cela que le système de « + » et de « - » permet de sanctionner positivement ou négativement une intervention. Autant vous dire qu’appliquer ce mécanisme à l’envers fera bien rager les commentateurs que les tenanciers de ce site. Je dis ça, je dis rien…
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Y-a-t-il des limites à l’emmerdement sur Internet. Oui, les vôtres en général. Puisque emmerder son prochain, c’est aussi la garantie de froisser des potes, de perdre des followers etc. Mais la vie n’est pas un long fleuve tranquille et le farceur doit lui aussi payer sa dette à la société.
Alors évidemment, si vous accomplissez ces 40 techniques tous les jours, vous devez être assez imbuvables (et sacrément organisés) (et sacrément psychopathes aussi). Je vous conseille donc plutôt de distiller l’emmerdement avec subtilité en piochant régulièrement dans ce guide, l’air de rien, comme on prend un Pringle : d’autres suivent forcément.
J’attends vos techniques de petits saloupiauds !
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“Les Chroniques du Week End sont des réflexions de Lâm Hua sur la culture et l’industrie geek. Elles engagent les opinions de leur auteur et pas nécessairement celles de l’ensemble de la rédaction du JDG.
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Vos meilleurs commentaires et suggestions : à vous de jouer !