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Quand un niqab peut en cacher un autre

Publié le 16 avril 2011 par Mister Gdec

Quand un niqab peut en cacher un autresource de l’illustration

« niqab ta mère ! »

- « Mais vous n’y êtes pas du tout, mon jeune ami ! »


 Cette étude intéressante, commandée par un milliardaire qui n’a sûrement rien d’autre à foutre (Georges Soros) et qui se revendique philanthrope quand bien même on lui attribuerait la paternité des hedge funds , m’a d’autant plus interpellé qu’elle va à l’encontre de bien des préjugés. Ici, une pensée spéciale dédicacée à Suzanne… et à ses obsessions. Partagées.

 Gardons nous toutefois d’ interprétations aussi abusives et hâtives que celles du camp d ‘en face. Le panel ne m’apparait pas vraiment suffisamment important pour se révéler représentatif … si l’on en juge par le chiffre de 1900 femmes concernées sur tout le territoire indiqué dans le rapport de la mission parlementaire qui a précédé… (volume donc statistiquement secondaire mais suffisant tout de même pour en faire une loi … de plus.  Devra-t-on en faire une de toutes les émotions pulsionnelles régressives françaises … de souche ?

 Cependant, l’étude est tout de même plus instructive que les rumeurs, les ont-dits, les préjugés et autres projections émotionnelles qu’il m’est donné de voir sur le sujet, au point qu’il suffit d’écrire le mot niqab dans un titre pour voir très rapidement le fil des commentaires coupé tant cela donne lieu à de fréquents débordements… détestables. Le discours sur le sujet pourrait se caricaturer ainsi (donner du grain à moudre à nos habituels opposants, c’est faire preuve de générosité…) : ce sont des femmes soumises, apeurées, peu instruites, battues par leur mari, dont le voile intégral cache les blessures, qui sont forcées de porter cette véritable camisole religieuse, généralement victimes innocentes d’intégristes religieux de type sectes salafistes… (et je n’écris là que le plus avouable… pour avoir lu et entendu bien pire).

 La réalité partiellement exprimée ici est toute autre : sur les 32 femmes interrogées, donc, 20 sont d’origine d’Afrique du Nord, quatre sont originaires d’Afrique de l’Ouest et huit sont converties à l’islam. 27 d’entre elles ont moins de quarante ans – et instruites : quatorze d’entre elles ont au moins décroché leur bac, dont cinq qui ont fait des études supérieures, mais elles ne sont que dix à travailler. Ces femmes font part d’un sentiment d’insécurité (des agressions verbales pour l’essentiel). «Certaines femmes se sont fait cracher dessus »… Et dire que l’on prétend lutter contre la violence faite aux femmes en leur ôtant ce carcan vestimentaire ! Faudrait voir à commencer par les respecter avant !

 «Les femmes de notre échantillon ne sont membres d’aucune organisation musulmane a l’exception d’une – qui est membre du bureau de sa mosquée locale». Et nombreuses sont celles qui affirment de façon intransigeante qu’elles refuseront de retirer leur voile lors de l’entrée en vigueur de la loi le 11 avril».

 Effectivement, il m’a suffit de taper niqab à l’instant sur mon moteur de recherche pour me retrouver devant ceci, ultime provocation de gens qui ne supportent pas cette réalité qui leur est imposée. Mais qui se révèlent étrangement manipulés, toutefois, par un drôle d’individu qui n’en est pas à son premier coup d’essai, et qui, contrairement à ce que l’on pourrait croire au vu de son patronyme, n’est pas un dangereux intégriste musulman, mais un provocateur friqué.

je ne suis pas très sûr, malgré mon goût pour cette provocation lorsqu’elle est constructive, de partager cette initiative là, qui en manquant de réflexion sur la manière dont cela serait perçu ne fait que raviver la haine, et renforcer des préjugés qui, compte-tenu du contexte, n’ont vraiment pas besoin de cela…

Petites précisions avant d’en finir : pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté, je tiens à écrire ici que :  je ne suis pas du tout favorable au port du voile, pas plus que de la burqa et du niqab, qu’il y a des difficultés purement techniques à l’application de cette loi¹, qu’effectivement je considère que consentantes ou pas,  le fait de porter un niqab ou une burqa nient l’identité de la femme et sa féminité… Qu’il est également difficile de contrôler l’identité d’une personne en cas de nécessité si l’on ne peut voir son visage… et enfin  qu’il me semble ridicule de légiférer sur pareils cas anecdotiques sans prêter à stigmatisation… Ainsi, comme l’actualité le montrera ensuite, à force de taper sur les musulmans sous prétexte de laïcité, les autres religions vont en avoir le retour de boomerang (merci Mr Sarkozy, facteur de paix sociale, décidément…) en se retrouvant elles-mêmes l’objet d’un  débat qui n’en terminera pas sans dégâts, comme je l’écrivais ici.

On peut également utilement se dégager de ce débat aveuglément français en adoptant la position  « vue d ‘ailleurs« …  qui comporte d’autres excès.

¹ Même les moins gaucho  en conviennent


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