Après ses adaptations des romans d’Éliette Abécassis - Qumran et Le Trésor du Temple - dans la collection Loge Noire de Glénat, Pierre Makyo démarre chez Delcourt une nouvelle série sur les Cathares, sujet qu’il avait abordé dans un cycle de sa série-phare, La Balade au bout du monde. Toujours le domaine religieux, mais cette fois au XIVe siècle.
Le catharisme est une doctrine manichéenne, dissidente du catholicisme, pourchassée sévèrement par l’Église romaine dont le Pape Grégoire IX institua en 1233 la Sainte Inquisition chargée d’éradiquer ces hérétiques.
Vers 1310, dans le sud-ouest de la France, cette Inquisition traque les derniers Cathares et le premier d’entre eux : Simon Azalaïs. Dans un village isolé, un rebouteux, Maître Émeric, a trouvé Guilhem Roché, un jeune Cathare totalement amnésique. Il le soigne et lui enseigne ses secrets médicinaux. L’élève dépasse vite son professeur, guérissant les patients, tel Jésus, simplement en les touchant. Sa réputation s’étend dans la région. Elle attire vers lui des hommes qui pourraient lui faire recouvrir la mémoire mais aussi le conduire vers de graves dangers…
Sur fond de trame historique légèrement magique, Pierre Makyo brosse certes un portrait de cette sombre époque, mais construit surtout un thriller visant à découvrir l’identité réelle de Guilhem et retrouver le fameux Simon. Il entraîne ses lecteurs vers plusieurs pistes qui permettent des rebondissements inattendus. En arrière-plan, ils pourront s’interroger eux aussi sur le sens de la vie et la place du sacré. L’histoire est servie par un dessin réaliste, fin et très crédible, signé Alessandro Calore et par une agréable mise en couleurs de Claudia Chec.
Au final : un premier album particulièrement romantique et captivant.