Son installation à Paris en 1911 lui fait découvrir les paysages de la modernité, dont les symboles, comme les gares, les cheminées, les enseignes, se mêlent à ses souvenirs de Grèce et d’Italie. Ces superpositions lui inspirent des peintures volontairement énigmatiques qu’Apollinaire qualifie de " métaphysiques ". Régulièrement exposées à partir de 1912 au Salon d’Automne et au Salon des Indépendants, ces toiles représentent des objets juxtaposés, dont certains sont récurrents, des éléments architecturaux qui projettent des ombres accentuées, des sculptures antiques qui se confondent bientôt avec les mannequins des ateliers de couture, ou encore un gant ou un artichaut.
Le retour d'Ulysse, 1968
En 1915, l’entrée en guerre de l’Italie mobilise l’artiste à Ferrare, ville dont l’architecture lui suggère une série de peintures intitulée " Intérieurs métaphysiques ", où l’espace se fragmente en une multiplicité de points de vue, allant du trompe-l’œil à la perspective la plus vertigineuse. En 1918, il s’installe à Rome, où il participe à la fondation de Valori Plastici, revue qui s’oriente rapidement vers la défense de l’art italien du Quattrocento. De Chirico désavoue alors sa production passée au moment où elle est reçue comme une révélation par les Surréalistes : en 1922, une grande exposition personnelle lui est consacrée à Paris, préfacée par André BretonSource ICI