Robert Miller, inspecteur de police à Washington. Une femme et un homme morts, une femme qui l’a quitté. Après une enquête de police, sort d’une suspension de trois mois.
Lorsqu’il prend l’enquête de la mort de Catherine, elle devient la quatrième personne assassinée. Robert Miller doit faire avec le FBI.
Natasha Joyce est une jeune femme qui vit dans une cité avec sa fille. Son compagnon, drogué, est mort lors d’une descente de police. Natasha a rencontré Catherine il y a 5 ans. Elle était accompagnée d’un homme.
Robert Miller et son équipe n’ont aucun élément pour enquêter. Avec la mort de Natasha, la situation devient de plus en plus obscure, surtout qu’ils doivent chercher le compagnon de Catherine. A ce moment-là entre en scène John Robey. Car il a laissé des indices pour que Miller s’en empare et puisse avancer dans son enquête pour faire éclater le scandale.
Grâce à Alice, j’ai replongé avec délices dans l’univers d’Ellory. Après Seul le silence et Vendetta, Les Anonymes est le dernier roman paru d’Ellory.
Je peux tout simplement dire que je n’ai pas été déçue. C’est un roman que j’ai savouré au maximum. Moi, qui ai l’habitude de lire très rapidement des romans que j’adore, je ne sais pas pourquoi, pour celui-là, j’ai pris mon temps. J’ai voulu savouré chaque page, chaque moment de lecture. D’où le temps infini pour le lire.
Bref, si vous ne connaissez pas l’univers d’Ellory, je vous encourage à lire ces trois romans.
J’avais été échaudée par la fin de Seul le silence. J’avais adoré de bout en bout Vendetta. Dans ce roman, on retrouve les thèmes forts d’Ellory. Le gouvernement américain, les groupuscules comme le FBI et la CIA, et surtout une histoire fortement documentée. Ici, c’est le Nicaragua avec la main-mise internationale des Etats-Unis sur de nombreux pays, sous couvert de vouloir y faire la paix, les USA font la guerre. Mais ce n’est absolument pas cela qui se passe. Le pays le plus riche du monde est un pays qui neutralise ses propres agents, sa propre population. Drogues, armes, tout y passe.
Un flic, apparaissant pour le grand public, corrompu, suite à une ancienne affaire, va tenter de démêler le faux du vrai dans ces histoires d’assassinats inexpliqués. Il sera à la merci des informations distillées par un ex-agent de la CIA, Robey. Il fera tout pour tenter de percer les dernières heures de Catherine, car sa maison ne recèle aucun élément laissant croire qu’elle est habitée par une personne (pas de souvenirs, ni de photos) et surtout « venger » la mort de Natasha, à qui il avait promis de donner la vérité pour sa fille.
Entre les chapitres destinés à l’enquête et les chapitres où celui qui se fait appeler Robey (chapitres qui deviendront plus longs au fur et à mesure de l’histoire), on arrive à comprendre la trame de l’histoire. Mais comme Miller, on n’imagine pas qui est derrière tout ça.Alors, est-ce que Robey manipule Miller ? Possible, mais Robey sait à qui il a affaire. Miller ne lâchera pas, il n’a rien à perdre et surtout rien à gagner. Quitte à y perdre la vie. Mais n’est-ce pas le propre de tout flic tenace qui fait face à des personnalités haut placées qui tirent les ficelles. Les meurtrier d’Ellory savent jouer avec les policiers. C’est encore plus frappant dans ce roman.
Qui sont ces Anonymes ? Ils ont un nom, certes. Mais un nom qui n’apparait nulle part. Un nom qui correspond à des personnes décédées ou des personnes fictives. Ils sont ceux dont on ne doit connaitre ni le visage, ni ce qu’ils ont fait pour la nation. Ils ont été enrôlés. Ils sont seuls. Ce sont des agents infiltrés dans les guerres, les vendettas. Mais la solitude, même entre agents, peut déboucher à des questions. Passés l’engagement et le travail effectué, ils peuvent occuper des postes à haute responsabilité. Mais ce passé n’est-il pas, lui aussi, un leurre ?
Bref, une lecture dont on sort en ayant encore appris quelque chose sur la politique. Je dis bravo. On ne s’ennuie absolument pas. RJ Ellory sait nous amener là où il veut. C’est lent, long, mais très bien maîtrisé. On s’attache à Miller, à Robey, aux victimes, à Roth mais aussi à la jeune femme, médecin légiste. Les personnages sont proches de nous car ils sont humains.
Une fin superbe menée tambour battant. Et même si on se doute que rien ne sera fait, le coeur a tout de même parlé.
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