Un agent du renseignement américain, qui s’appelle James mais qui n’a pas voulu décliner son identité complète pour des questions de sécurité, a présenté son analyse de la situation actuelle au Mexique : « la fracture au sein de ces cartels est beaucoup plus profonde que ce que les gens peuvent penser. Le côté négatif, cependant, a été l’émergence de la violence contre les citoyens car ces cartels se sont divisés en plusieurs entités qui opèrent maintenant au niveau local. »
Devant une assistance de 75 personnes réunissant des universitaires, des professeurs et des spécialistes du Mexique, James a confirmé que la bataille menée par Calderon n’est pas une guerre anti-drogue mais bien une guerre contre les cartels : « mettre fin aux cartels a, du coup, renforcé la loi dans ce pays et on constate d’ailleurs des progrès. La police fédérale dispose d’un nouveau centre d’entraînement, les salaires ont été augmentés et on assiste à moins de corruption parmi les policiers. Calderon a eu le courage de commencer ce qui va être, une longue, très longue bataille. »
En 2006, les quatre principaux cartels au Mexique étaient les organisations de Sinaloa, du Golfe, de Juarez et de Tijuana. Aujourd’hui, on estime que 16 organisations sont des dérivées du démantèlement de ces 4 cartels. « C’est vrai que le problème a évolué, » estime James, « mais au moins, on peut à peu près le contrôler. Ce n’est plus au niveau fédéral mais plutôt au niveau régional et local que s’opèrent la protection des citoyens. Aujourd’hui, le danger est directement dans la rue. La violence est plus large et plus extrême au niveau local. »
Depuis 2008, la guerre contre les cartels a provoqué la mort de 8000 personnes à Juarez. 630 personnes ont été tuées à Juarez depuis le début de l’année 2011. « Il est plausible de constater une hausse des homicides mais ce n’est pas forcément un bon indicateur de l’impact de la violence au Mexique, » conclut James.